RDC : Malgré l'argumentation et les garanties apportées par la défense, le tribunal rejette à nouveau la demande de liberté provisoire de Stanis Bujakera

Portrait de Stanis Bujakera
Portrait de Stanis Bujakera

Le Tribunal de Kinshasa-Gombe a de nouveau rejeté la demande de liberté provisoire de Stanis Bujakera, directeur de publication adjoint d'ACTUALITE.CD et correspondant de Jeune Afrique et Reuters, le mardi 7 novembre. Les avocats du journaliste avaient argumenté que l'absence d'indices sérieux de culpabilité et l'absence de risque de fuite justifiaient sa libération. De plus, ils ont souligné qu'il avait une résidence connue à Kinshasa, et la justice pouvait veiller à sa présence aux audiences à venir.

Les avocats avaient également sollicité une contre-expertise pour clarifier les contradictions dans l'accusation, en particulier en ce qui concerne la prévention de fabrication d'un sceau de l'Agence nationale de renseignement (ANR) qui pèse sur le journaliste. Ils avaient demandé au tribunal de réquisitionner l'ANR pour obtenir le sceau original du document à la base de son arrestation. Le juge devra statuer sur cette demande dans avant la fin de la semaine, il disposait huit à partir de vendredi dernier.

La mobilisation continue pour obtenir la libération de Stanis Bujakera. Ses collègues, des acteurs de la société civile et de nombreuses personnalités congolaises et internationales appellent toujours à sa libération rapide.

Stanis Bujakera a été arrêté le 8 septembre dernier à l'aéroport de N'djili à Kinshasa. Il est poursuivi pour un prétendu "faux document" attribué à l'ANR et lié à un article de Jeune Afrique qui retrace le rôle supposé du service de renseignement militaire dans l'assassinat du député et opposant Chérubin Okende. Le journaliste est accusé de "faux en écriture, falsification des sceaux de l'État", "propagation de fausses informations" et "transmission de messages erronés et contraires à la loi". Après quelques jours de détention dans les cachots de la police, il a été transféré à la prison de Makala le 15 septembre. Bien qu'aucune décision n'ait été prise pour renouveler sa détention, ses avocats estiment que sa détention est irrégulière. Bujakera est en prison depuis près de deux mois.