C'est l'asphyxie totale à la cité de Kwamouth depuis la rupture du trafic sur l'axe routier Kwamouth-Masiambio, dans cette partie de la province du Mai-Ndombe.
Les miliciens Mobondo qui opèrent dans la région ont érigé une barrière au village Nshemamfum qu'ils continuent à occuper. Le village Nshemamfum est situé à 25 kilomètres de la cité de Kwamouth. Depuis octobre, il n'y a pas d'entrée ni de sortie sur l'axe routier Kwamouth-Masiambio. Pourtant, cette route est une voie importante de ravitaillement de la cité de Kwamouth en produits agricoles en provenance des villages environnants et les produits manufacturés en provenance de Kinshasa passant par le village Masiambio.
Actuellement, un sac de manioc se vend à 70 000 FC alors qu’il était vendu 25. 000 FC. Le maïs lui passe de 75 000 FC à 170 000 FC, produits déjà devenus rares dans la contrée suite à l'accès toujours impossible aux forêts.
Le président du conseil territorial de la jeunesse de Kwamouth parle d'une situation intenable. Béni Massamba invite le gouvernement à déloger les miliciens afin que la vie économique reprenne normalement.
"Nous demandons au gouvernement de rétablir l'autorité de l'État dans le territoire de Kwamouth précisément sur la route Kwamouth-Masiambio, placer les militaires sur la route pour que les marchandises reviennent comme avant. Ça fait déjà un mois depuis qu'ils ont récupéré Nshemamfum or, les soldats sont à Mpwimba à 5 km. Si on n’ouvre pas cette route, la situation économique sera très compliquée", déclare Béni Massamba, président du conseil territorial des jeunes de Kwamouth.
Le préfet des études d’une école à Kwamouth explique que dans la cité, il n'y a plus d'endroits où défricher les champs, les forêts étant occupées et la route barricadée.
"Il y a le manioc qui provenait de l'intérieur, le maïs, tous les produits agricoles. Vous savez que Kwamouth est une grande agglomération, il n'y a pas un endroit où défricher le champ. Même le manioc devient très cher, même la quantité de la chikwangue est devenue trop petite. On souffre pas mal. Si le gouvernement ne prend pas en charge ce problème, je ne sais pas après deux mois, trois mois, comment les gens vont vivre à Kwamouth. La vie est devenue très difficile", rapporte Kennedy Enzo, préfet des études à Kwamouth.
D'autres habitants contactés témoignent qu'ils se rendent parfois à Maluku sur le fleuve pour se procurer du maïs et autres produits agricoles à la suite de cette rareté.
Le territoire de Kwamouth en insécurité à ce jour, était un centre de production agricole important dans le pays car fournissant ces produits en grande quantité à destination de Kinshasa, Bandundu-Ville, etc. Le territoire a perdu son niveau économique depuis les incursions des miliciens Mobondo en juin 2022.
Jonathan Mesa à Bandundu