Dans un entretien accordé à ACTUALITE.CD ce jeudi 30 novembre, Cyril Ebotoko, chargé du programme à la commission justice et paix de la CENCO et Patrick Ntambwe, chargé de partenariat et des réformes au sein de la Synérgie des missions d’observations citoyenne des élections (Symocel), regrettent le retrait d’un partenaire de taille pour la République démocratique du Congo (RDC).
Pour Cyril Ebotoko, le gouvernement congolais et l’Union européenne (UE) auraient bien fait de trouver un compromis pour le déploiement des observateurs à travers certaines provinces de la RDC, étant donné qu’ils collaborent même sur le plan de la diplomatie.
« La RDC et l’UE entretiennent des relations dans beaucoup de secteurs. La RDC souscrit à beaucoup d’instruments internationaux en ce qui concerne l’organisation des élections démocratiques. Les relations entre Etats s’entretiennent à travers tous ces engagements. Maintenant que l’UE se retire, dans ces conditions-là, c’est un risque pour les relations bilatérales », a-t-il indiqué.
Patrick Ntambwe de la Symocel, qui se dit « surpris » de cette décision, estime, pour sa part, que ce retrait pourrait susciter des doutes quant à la crédibilité du processus électoral en cours.
Il reste tout de même confiant quant à la mission d’autres observateurs encore en lice pour accompagner la CENI : « Nous avons d’autres missions encore crédibles et qui font bien leur travail. Elles l’ont valablement fait notamment lors du processus électoral de 2018, où il n’y avait aucune mission d’observation électorale internationale ».
Les deux experts électoraux disent, par ailleurs, se fier à la centrale électorale pour la tenue effective des élections le 20 décembre prochain.
Dans un communiqué rendu public mardi dernier, l’U.E se dit incapable de déployer ses observateurs à travers le pays de suite des « contraints techniques ». Toutefois, elle se dit prête à observer les élections à partir de Kinshasa, la capitale. Le gouvernement congolais a, de son côté, pris acte de cette décision qu’il juge « unilatérale », et se dit ouvert à toute proposition des missions d’observation favorisant l'organisation des élections le 20 décembre prochain, dans le respect des règlements et lois du pays.
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Bruno Nsaka