La campagne électorale en vue des élections générales du 20 décembre prochain se poursuit à travers le pays par les principaux candidats en lice pour la présidentielle. A Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), des affiches aux effigies des candidats président de la République sont visibles le long de grandes artères de la ville et d’autres espaces publics. Toutefois, l’intérêt pour les différentes rhétoriques de propagande développées par les prétendants à la magistrature suprême divise l’opinion. Si les uns y apportent un intérêt particulier en vue du choix du futur président de la RDC, les autres y voient la routine politicienne pour accéder au pouvoir et oublier le peuple.
Célestin Nzadi, 60 ans d’âge et habitant la commune de Barumbu, affirme avoir pris activement part aux trois cycles électoraux précédents. Il dit également accorder une attention particulière à la campagne de trois candidats principaux selon lui, à savoir : Félix Tshisekedi, Martin Fayulu et Moise Katumbi.
« Chaque candidat veut conquérir le pouvoir. C’est pourquoi ils développent des types de discours particuliers. Moi, je n’écoute plus ces discours. Je prête plutôt attention à leurs projets de société. La manière de le défendre par chacun me permettra d’opérer un choix le 20 décembre prochain. Après tout, le vote est un secret. Je ne peux pas dévoiler pour qui je vais voter maintenant », a-t-il indiqué.
Tenancier d’une boutique de vente des produits alimentaires, Fabrice affirme avoir suivi jusque-là différents discours des principaux candidats à travers les provinces. Selon lui, ils reviennent tous sur les mêmes réalités de la société congolaise, notamment la sécurité et l’amélioration des conditions de vie de la population.
« Moise Katumbi, Félix Tshisekedi, Dénis Mukwege et Martin ont tous évoqué les questions sécuritaires dans l’Est de notre pays. Cela démontre leur intérêt commun d’en finir définitivement avec cette situation qui perdure et retient notre pays dans le sous-développement. Nous voulons voir la situation réellement changer, si l’un d’eux parvient à être élu le 20 décembre prochain », explique-t-il.
Beaucoup d’autres habitants de Kinshasa se disent ne pas être concernés par les élections. Parmi les raisons évoquées, figurent notamment les promesses non réalisées par les acteurs politiques. C’est le cas d’une marchande ambulante d’environ 40 ans, rencontrée le long du boulevard du 30 juin, dans la commune de la Gombe.
« Ça ne me concerne pas, les élections. Je me préoccupe de trouver de la nourriture pour mes enfants. Aucun politicien ne me viendra en aide », a-t-elle répliqué d’un ton ferme, visiblement ne voulant pas être longtemps interrogée sur la question.
« Les élections, ça nous apporte peu. Ils promettent, mais ne réalisent pas. Regarde dans quel état se trouve la ville de Kinshasa aujourd’hui. Regarde le degré de souffrance qu’il y a au Congo. A chaque élection, ils suscitent l’espoir du peuple pour accéder au pouvoir, et ne font rien après », déplore un jeune coiffeur surnommé « Koko ». Il dit affirmer, par ailleurs, ne pas suivre la campagne électorale des candidats président de la république à travers le pays.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) se montre confiante quant à la tenue effective des élections générales le 20 décembre prochain, malgré le doute émis par certains acteurs, dont l’archevêque de Kinshasa, le Cardinal Fridolin Ambongo. D’autres observateurs évoquent la difficulté par la centrale électorale de déployer le matériel dans le timing, au vu de leur quantité et de leur coût.
Bruno Nsaka