Le Conseil d'État, la plus haute juridiction de l’ordre administratif du pays siégeant en matière de référé-liberté tient ce mercredi 10 janvier 2024 l'audience à laquelle seront appelées les causes de plusieurs candidats concernés par les deux décisions de la Commission Électorale Nationale Indépendante à savoir l’annulation totale des scrutins pour les législatives nationales et provinciales dans deux circonscriptions : Masi-Manimba (Kwilu) et Yakoma (Nord Ubangi) et l’annulation des suffrages obtenus par 82 candidats aux législatives, provinciales, mais aussi aux municipales.
D'après l'extrait de rôle consulté par ACTUALITE.CD, les requêtes des personnalités telles que Evariste Boshab, Gentiny Ngobila, Boongo Pancrace Nkoy, Botakile Batanga Noël, Bolingo Botakile Denise, Boloko Bolumbu Bobo, Freddy Bompanze Engombe, Kipulu Kabenga Antoinette, Didier Manzenga, Baokopo Bahike Lydie, Willy Bakonga, Moleka Liamb Jean de Dieu, Jeannot Binanu, Charles Mbutamutu, Nsingi Pululu et d'autres sont à l'ordre du jour. Ces candidats invalidés accusent la Commission Électorale Nationale Indépendante d'avoir agi au-delà de ses compétences, en violation du droit de la défense garanti par la constitution de la République mais aussi en s'octroyant les prérogatives reconnues aux Cours et Tribunaux.
La commission d'enquête mise en place par la Ceni pour examiner les actes frauduleux commis par certains candidats pendant le déroulement des élections du 20 décembre dernier a dévoilé, vendredi 5 janvier, ses premières conclusions. Quatre vingt deux (82) candidats sont impliqués sur l’ensemble de la République. Ils ont été invalidés avant la publication des résultats provisoires. Patricia Nseya, rapporteure de la CENI, a communiqué cette liste assortie des motifs ayant conduit à cette décision prise à l'encontre de chacun des candidats concernés. Fraude, corruption, détention illégale des DEV, vandalisme des matériels électoraux et intimidation des agents électoraux sont les principaux griefs retenus contre ces candidats.
Plusieurs irrégularités et fraudes sont dénoncées lors des élections présidentielles, législatives nationales et provinciales ainsi que celle des conseillers municipaux prévues le 20 décembre mais qui se sont étendues jusqu'au 27 décembre 2023. En dépit de cette situation, les principaux candidats de l'opposition dont Moïse Katumbi et Martin Fayulu n'ont pas saisi la Cour constitutionnelle qu'ils considèrent comme inféodée au pouvoir.
Clément MUAMBA