Les effets de la guerre en cours dans la partie Est de la RDC se sont sentir sur l’éducation. De nombreux enfants n’étudient plus suite à la fermeture ou au manque d’infrastructures afférentes à cause de l’activisme des groupes armés tels que le M23 soutenu par le Rwanda. Le ministère congolais de l’Education entend prendre la mesure de la situation en ce début d’année 2025 grâce à la technologie.
En effet, dans une communication du ministère de tutelle, un chiffre dévastateur de 2 594 écoles fermées a été évoqué, ce qui par conséquent prive 1 108 962 enfants de leur droit à l’éducation. L'insécurité grandissante entrave l'éducation sous différentes formes.
« La crise actuelle a entraîné la fermeture de 2 594 écoles, dont 1 483 au Nord-Kivu et 1 111 au Sud-Kivu, affectant 1 108 962 enfants. De nombreuses écoles ont été bombardées, détruites ou transformées en bases militaires par des groupes armés. La présence d'engins explosifs dans certaines écoles compromet gravement la sécurité des élèves et des enseignants. Dans une tragédie sans précédent, une école a même été transformée en cimetière, illustrant l'horreur et le désespoir qui frappent le secteur éducatif dans les zones de conflit », peut-on lire dans un document publié par le Ministère de l'Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté.
En plus des destructions des écoles, la psychose au sein de la population fait partie des raisons qui poussent les parents à ne pas envoyer leurs enfants à l’école. Des cas de recrutement forcé des élèves par le M23 et l'armée rwandaise ont même été documentés, ajoute le ministère.
Au-delà de lancer ces alertes, le Ministère de l'Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté a mis en place un comité de crise avec ses partenaires techniques et humanitaires. Un programme à distance est mis en place et des kits scolaires seront distribués.
« Dans ce contexte, le Ministère met en place un programme d'éducation d'urgence visant à garantir l'accès à l'apprentissage malgré l'instabilité. Ce programme inclut l'enseignement à distance et des dispositions spéciales pour la préparation et l'organisation des évaluations certificatives. En parallèle, des kits scolaires et des fournitures essentielles sont prévus pour les élèves les plus vulnérables », annonce le ministère.
Cette communication est aussi l’occasion pour le gouvernement congolais de lancer un appel à l’action pour sauver ce droit fondamental dont "la destruction systématique constitue un crime grave contre les générations futures". Un son de cloche pour demander la protection des écoles et des enfants en RDC, aussi bien contre les violences que toutes ses conséquences psychiques engendrées par l'instabilité actuelle.
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) s’est dit aussi préoccupé par l’intensification de la violence dans l’Est de la République démocratique du Congo. Selon un rapport rendu public ce mercredi 26 février, les acteurs de cette organisation font état de graves violations commises contre les enfants à Goma, dans la province du Nord-Kivu, notamment des violences sexuelles, ou encore le recrutement d’enfants.
Au cours du début de la dernière escalade de violence le 24 janvier dernier, les données de l’UNICEF révèlent que les cas de violence sexuelle ont plus que doublé, les enlèvements ont été multipliés par six, les meurtres et mutilations par sept, et les attaques contre les écoles et les hôpitaux par douze.
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Kuzamba Mbuangu