Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) s’est dit préoccupé par l’intensification de la violence dans l’Est de la République démocratique du Congo. Selon un rapport rendu public ce mercredi 26 février, les acteurs de cette organisation font état de graves violations commises contre les enfants à Goma, dans la province du Nord-Kivu, notamment des violences sexuelles, ou encore le recrutement d’enfants.
Au cours du début de la dernière escalade de violence le 24 janvier dernier, les données de l’UNICEF révèlent que les cas de violence sexuelle ont plus que doublé, les enlèvements ont été multipliés par six, les meurtres et mutilations par sept, et les attaques contre les écoles et les hôpitaux par douze.
« Nous appelons d’urgence toutes les parties au conflit à mettre immédiatement fin à ces violations graves et intolérables des droits des enfants. Le conflit déchire les familles, entraîne une insécurité généralisée et compromet les progrès réalisés ces dernières années. Les enfants vulnérables, y compris ceux qui vivent dans les rues, nous disent qu’ils ont peur pour leur vie », a déclaré Jean François Basse, Représentant par intérim de l’UNICEF en RDC.
En outre, cette agence de l’ONU signale que l’escalade de la violence dans l’est de la RDC a entraîné l’effondrement des services essentiels. Des milliers d’écoles restent fermées, des enfants ont été séparés de leurs familles, et l’absence de services de sécurité et de justice ainsi que les combats, les évasions massives des prisonniers et la prolifération des armes – exposent particulièrement les enfants.
L’UNICEF indique qu’il s’emploie également à réunir les enfants non accompagnés avec leurs familles dans l’est de la RDC. Depuis la récente escalade de violence, 1 200 enfants ont été identifiés, dont 720 ont déjà pu rejoindre leur famille.
Toujours dans le cadre de la réponse à ces actes de violence, l’Unicef dit avoir engagé un dialogue et milite auprès des autorités pour donner la priorité aux solutions humanitaires plutôt qu’aux mesures coercitives et à la criminalisation des enfants.
De ce qui précède, l’Unicef appelle les parties au conflit de prendre des mesures pour protéger les civils, notamment les enfants, conformément au droit international humanitaire
« Nous ne devons pas rester les bras croisés pendant que cette violence horrible persiste. Les auteurs doivent également répondre de leurs actes si l’on veut mettre fin au cycle d’impunité concernant les violations graves commises contre les enfants en RDC », a conclu Jean-François Basse.
Pour rappel, les Nations Unies en collaboration avec le gouvernement de la RDC ont signé un plan d’action en 2012 pour mettre fin au recrutement et à l’utilisation des enfants, et aux autres violations graves y compris les violences sexuelles. Depuis janvier 2025, l’UNICEF et ses partenaires ont soutenu le processus de vérification de 5 639 recrues potentielles dont 302 femmes et filles à travers le pays et ont identifié 63 enfants, dont 12 filles, qu’ils ont réunis avec leurs familles.
Grâce GUKA