L'ONG la Voix de Sans Voix(VSV) est vivement préoccupée par les dernières inondations qui ont frappé la ville de Kinshasa après des pluies torrentielles du 4 et 5 avril dernier, ayant causé 70 morts,150 blessés et 6 personnes portées disparues. Notant l'obstruction des caniveaux par des déchets et les constructions anarchiques, la VSV invite l'assemblée nationale et l'assemblée provinciale de Kinshasa à adopter une loi et un édit sur le jet des bouteilles plastiques, sachets et autres dans les rivières et sur la route.
Dans son communiqué de presse rendu public ce lundi 14 avril, consulté par ACTUALITÉ.CD, cette organisation des droits de l'homme propose que toute personne interpellée pour avoir jeté des ordures sur les lieux indiqués soit passible d’une amende.
« L’exécutif provincial de Kinshasa, peut prendre des dispositions utiles pour placer des poubelles à plusieurs endroits de la ville de Kinshasa et prendre en même temps des mesures idoines pour que quiconque est surpris en train de jeter des bouteilles plastiques vides, des déchets, sachets, etc. dans des rivières, sur la route,… soit interpellé pour payer une amende comme cela se fait sous d’autres cieux », peut-on lire dans ce communiqué.
Et d'ajouter :
« L’Assemblée nationale et l’Assemblée provinciale de Kinshasa peuvent respectivement adopter une loi et un édit dans ce sens. In fine, le Ministre provincial de l’intérieur et le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières doivent tout mettre en œuvre pour responsabiliser les Bourgmestres, chefs de quartiers et de rues pour veiller effectivement et sérieusement chaque jour à la salubrité publique ».
Par ailleurs, la Voix des Sans Voix insiste sur l'assainissement de l'environnement par la mise en place efficace d'un système de drainage efficace pour gérer les eaux pluviales pour éviter la répétition d'autres catastrophes similaires et prévenir venir les inondations en prenant des mesures strictes et rigoureuses contres ceux qui construisent illégalement sur des emprises publiques et en sévissant contre les agents publics impliqués dans la vente illégale de terrains et dans le non-respect de normes urbanistiques.
La structure invite les autorités congolaises à procéder à la relocalisation des populations habitant les zones réputées à hauts risques vers un nouveau lotissement avec un accompagnement conséquent en moyes financiers et matériels ; prendre en charge effectivement tous les frais des funérailles des personnes décédées et indemniser les victimes et leurs proches pour les préjudices subis ; mettre sur pied une commission mixte de suivi des mesures initiées en faveur des sinistrés pour leur application effective, efficiente et sans faille ; et construire ou renforcer les digues le long des rivières pouvant déborder en vue de protéger les populations riveraines contre d’éventuelles inondations.
Pendant ce temps, les eaux de la rivière Ndjili continuent de monter. La traversée d'un côté à l'autre représente un réel danger pour les populations de deux rives. La METELSAT, de son côté, a annoncé que des fortes pluies sont attendues au cours de ce mois d'avril. Lors de la 39ème réunion de conseil des ministres, le président de la République a insisté sur la nécessité pour le gouvernement central et les autorités provinciales de procéder à une évaluation rigoureuse de l’ampleur de récents événements et de prendre, sans délai, des mesures d’urgence adaptées afin de soulager les populations affectées et protéger les vies humaines, en complément des actions déjà entreprises.
Samyr LUKOMBO