Le gouvernement congolais écarte toute hypothèse de pénurie de produits pétroliers sur le territoire national. Lors d’un briefing presse, le Vice-Premier ministre de l’Économie nationale, Mukoko Samba, a assuré que les stocks actuels sont suffisants et que les sociétés pétrolières disposent d'une trésorerie leur permettant d'importer et de commercialiser ces produits sans interruption.
« Il n’y a pas de pénurie. Les sociétés pétrolières disposent aujourd’hui d’une bonne trésorerie qui leur permet d’importer régulièrement et de vendre. Les stocks sont disponibles », a-t-il affirmé.
Mukoko Samba a également rappelé la récente baisse moyenne de 13% des prix à la pompe, tout en notant une hausse spectaculaire de la consommation, qui a franchi la barre des 50 % d’augmentation.
« Après la baisse des prix, la consommation a bondi de près de 33%. Aujourd’hui, elle frôle les 50%. Cela signifie que des volumes beaucoup plus importants de carburant sont désormais consommés dans le pays », a-t-il ajouté.
Kinshasa consomme désormais plus de 3 000 m³ de carburant par jour. La capitale enregistre une consommation moyenne de 7 "livres" (unités de mesure utilisées dans le secteur pétrolier), soit entre 3 000 et 3 500 mètres cubes de carburant par jour, contre environ 1 500 m³ auparavant.
Concernant les files d’attente observées dans certaines stations-service, le ministre se veut rassurant.
« Ce ne sont pas des signes de pénurie. C’est plutôt lié aux défis logistiques. Les transporteurs de produits pétroliers sont aujourd’hui plus sollicités qu’avant, ce qui entraîne parfois des retards dans l’approvisionnement de certaines stations », a-t-il expliqué, pointant également du doigt les embouteillages dans la ville.
Interrogé sur l'absence de baisse significative du tarif des transports en commun malgré la chute des prix du carburant, Mukoko Samba a dénoncé une forme de mauvaise foi de certains transporteurs, notamment les conducteurs de taxi-motos.
« Nous avons calculé qu’avec la baisse du carburant, un motard gagne environ 100 dollars de plus par mois. Pourtant, cela ne se répercute pas sur les passagers », a-t-il déploré.
Le VPM a salué les effets positifs de cette baisse des prix des carburants, notamment la fin des pressions exercées par les sociétés pétrolières sur le gouvernement pour une révision à la hausse des prix. Il a également souligné que l’augmentation de la consommation contribue à stabiliser, voire à baisser davantage les prix, en raison de l'effet de volume.
Samyr LUKOMBO