Joseph Kabila annoncé à Goma : « On attend de le voir et de l’écouter », déclare Patrick Muyaya

Joseph Kabila
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Joseph Kabila, président honoraire de la République démocratique du Congo, est annoncé à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, aujourd’hui en grande partie sous le contrôle de la rébellion de l’AFC/M23. Lors du briefing gouvernemental de ce samedi à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, la presse a interrogé le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, sur cette présence signalée. Il a rappelé que le président Félix Tshisekedi avait déjà évoqué les liens présumés entre son prédécesseur et le M23, et a ajouté : « On attend de le voir, on attend de l’écouter. »

« Le Président de la République en avait déjà parlé : son prédécesseur était lié au M23. Si nous évoquons ceux qui ont combattu pour l’intégrité du pays, il y a notamment Laurent-Désiré Kabila, qui a juré de ne jamais trahir le Congo. Aujourd’hui, nous connaissons l’ennemi et ses complices », a déclaré Patrick Muyaya.

Le porte-parole du gouvernement s’est montré optimiste quant à la fin prochaine du conflit à l’est du pays, qui oppose les FARDC aux rebelles soutenus par le Rwanda.

« N’oubliez pas que Joseph Kabila a combattu le M23. Symboliquement, cela a du sens. Les actes posés ont des conséquences. Cela fait 30 ans que cette situation dure. Joseph Kabila a affronté cette crise. Cette fois, il faut que la guerre cesse pour de bon. Les activités commerciales sont paralysées à Goma, des milliers de morts ont été enregistrés. Cette guerre ne concerne pas seulement le président Félix Tshisekedi, mais tous les Congolais. C’est à nous tous de nous mobiliser pour que les efforts aboutissent. Nos compatriotes du Kivu méritent de vivre dans la paix. »

Pour rappel, Joseph Kabila a été aperçu à Goma, dans le Nord-Kivu, selon son entourage, près de deux semaines après avoir annoncé son retour depuis l’Afrique australe, où il réside officiellement depuis 2024. Dans une déclaration publiée le 8 avril, il justifiait sa décision par la dégradation de la situation sécuritaire et la faiblesse des institutions, affirmant vouloir entamer son retour par l’est du pays.

Ce retour intervient dans un contexte de guerre active entre les FARDC et les rebelles de l’AFC/M23. Des soupçons persistent quant à ses liens présumés avec ces groupes armés, des accusations qu’il avait fermement rejetées en mars dernier à Johannesburg, lors d’un échange avec l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki.

José Mukendi