Gen. Patience Yav sur l’insécurité à Goma : “Pourquoi chaque fois il y a des morts, des blessés, des visites domiciliaires?”

Photo ACTUALITE.CD.

La Police nationale Congolaise (PNC) reconnaît la flambée de l’insécurité à Goma (Nord-Kivu). Mercredi, au cours d’une parade des différentes unités de la police à Goma, le commissaire général adjoint de la police nationale congolaise (PNC) en charge des questions administratives, le Général Patience Yav, s’est notamment interrogé sur les raisons de la montée de taux de criminalité alors qu’il y a un chef de la police et des unités mobiles dans la ville.

Parmi les actes de criminalités, ce haut responsable de la PNC a notamment cité le vol, le meurtre, les blessures par balles, etc.

« Presque chaque matin, il y a des barricades sur la chaussé. La criminalité bat record ici aux heures nocturnes. Surtout là à Karisimbi. Pourquoi chaque fois il y a des morts, des blessés, des visites domiciliaires à Karisimbi alors qu'il y a un commandant de la police ainsi que des unités mises à sa disposition ? Pourquoi la population continue à en pâtir ? Pourquoi cette souffrance interminable ? Des maisons sont cambriolées, de l'argent pillé. Nous devons avoir du courage, de l'abnégation, surtout le sacrifice. Parce que ceux qui dérangent Karisimbi, s'ils viennent aujourd'hui à cinq et qu'ils rentrent à trois, parce que deux sont tombés, demain ils reviendront plus. Voilà pourquoi je vous demande de vous réveiller. Nous savons des besoins en équipements. Nous ne promettons pas trop aujourd'hui mais le peu qu'il y a va venir. Il est temps que vous renforcée vos patrouilles. La patrouille efficace est pédestre », a tonné le général Yav.

Invité au cours de la parade pour justifier la raison de la persistance de l'insécurité dans la commune de Karisimbi, le commandant du commissariat de la police implanté dans la zone, le major Mungu Akonkwa, a parlé notamment de la situation géographique de la commune qui partage des limites avec le parc des Virunga et le territoire de Nyiragongo d'où viennent les auteurs de l'insécurité dans l'entité qu'il contrôle.

« La criminalité dans la commune de Karisimbi est influencée par la position géographique de cette commune. Premièrement, parce que nous partageons les limites avec le parc des Virunga et là-dedans, il y a des FDLR qui s'y cachent. Plus au nord, nous avons le territoire de Nyiragongo où des conflits fonciers sont récurrents. Deuxièmement, il y a plusieurs manifestants du côté de Majengo et leurs manifestations sont liées peut être à des interprétations tribales. Parmi les manifestants, on y trouve plusieurs voleurs. Pas plus tard qu'hier, nous avons arrêté 31 criminels et sont gardés au cachot de Karisimbi », a-t-il justifié.

Tout en encourageant les patrouilles pédestres en vue de renforcer la sécurité des personnes ainsi que leurs biens, le commissaire général adjoint de la PNC a invité les agents de l’ordre à éviter de tracasser les paisibles citoyens. « Quand on vous envoie faire la patrouille, votre travail c'est de tracasser population. Pourquoi vous faites souffrir la population ? Quelqu'un quitte l'hôpital la nuit où il a conduit sa femme pour accoucher, vous le dépouillez de tout (…) Il faut que quand quelqu'un quitte le deuil pendant la nuit se sente à l'aise quand il voit les policiers plutôt que de penser déjà à sa mort », a-t-il exhorté.

Jonathan Kombi