Affaire Willy Bakonga : pour les avocats, leur client a été condamné à cause de la « clameur publique et les pressions politiques »

Willy Bakonga, ministre de l'EPSP/Ph. Droits tiers

Les avocats de l'ancien ministre de l'enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), Willy Bakonga dénoncent la condamnation de leur client à 3 ans de prison pour transfert illégal des fonds à l'étranger. Un fils de Willy Bakonga qui a été avec son père au moment de leur arrestation à Brazzaville (République du Congo) a été condamné à 6 mois de prison.

« Nous reprochons à l'arrêt de condamner nos clients, sans toutefois tenir compte de l'esprit de l'article 1 de la loi de 2004 sur le blanchiment des capitaux qui nécessite une infraction d'origine afin que le blanchiment se cristallise c'est-à-dire, qu'on ne peut pas condamner nos clients pendant que le Procureur Général ne démontre pas l'origine illicite des fonds. Nous pensons que le ministère public a confirmé lui-même ne pas connaître l'origine des fonds, cela est une preuve suffisante du doute », a dit mercredi à ACTUALITE.CD Me Emmanuel Twahirwa, avocat de Willy Bakonga.

La condamnation de l’ancien ministre de l’EPST et de son fils a été motivée, d’après l’avocat, par la « clameur publique et les pressions politiques ».

« En droit il est de principe que le Ministère public doit apporter la preuve de son accusation, la conséquence logique est que s'il ne le fait pas, le doute profite à l'accusé. Non seulement le ministère public n'a pas démontré l'origine illicite des fonds, mais nous avons démontré à la Cour de cassation toutes les origines possibles de toute la somme soutenue par le Procureur Général. Donc la Cour a condamné injustement nos clients notamment pour deux raisons : la première est la clameur publique constituée des personnes qui n'avaient pas une vraie connaissance de l'affaire, deuxièmement les pressions politiques. Le juge devait donc respecter la loi sans tenir compte de la pression de la clameur publique, ni de la pression politique, afin de mettre en œuvre l'Etat de droit », a soutenu l’avocat.

L'ancien ministre de l'EPST, Willy Bakonga Wilima, a été condamné à trois ans de servitude pénale principale ce jeudi 29 avril à Kinshasa. C'était à l'issue d'un procès en flagrance à la Cour de Cassation après son extradition par Brazzaville où il était arrêté quelques jours auparavant en train de prendre l’avion pour se rendre à Paris. Ce, alors qu’un dossier judiciaire était ouvert en son encontre au sujet des présumés détournements des fonds alloués à la gratuité de l’enseignement de base.

Ivan Kasongo