Les activités commerciales sont fermées depuis tôt le matin de ce lundi 27 mai à Isiro, chef-lieu de la province du Haut-Uele à l'extrême nord-est de la République Démocratique du Congo.
C'est en réponse au mot d'ordre des chambres économiques FEC et FENAPEC appelant à un mouvement de grève suite au désaccord entre elles et l'hôtel de ville autour de la taxe sur la location des échoppes.
Cet appel est contenu dans un communiqué conjoint signé depuis le vendredi 24 mai dernier, dénonçant la mauvaise volonté de la mairie à trouver un consensus malgré l'intermédiaire de la justice, et les scellages imprévisibles des activités de certains de leurs membres. La taxe varie selon les catégories des marchands. Certains payent 125 000 FC et d'autres à 380 000 FC, par an.
Pour sa part, le maire de la ville, au cours d'un point de presse le samedi, a indiqué que les réclamations des chambres de commerce sont infondées, et les accuse de vouloir mettre le bâton dans la roue du développement de la ville.
Le maire Guillaume Lola Malawa a tout de même précisé avoir épuisé toutes les voies de sortie de crise. Il a fustigé aussi la non flexibilité des animateurs des corporations économiques qui induisent leurs membres en erreur pour leurs intérêts personnels, et n'a envisagé aucun autre terrain d'entente au stade actuel.
"L'illégalité de cette taxe n'existe que dans les têtes des dirigeants de la FEC et de la FENAPEC qui se cachent derrière ce dossier. Les années précédentes ils l'ont payé sans difficulté et elle n'a fait objet d'aucune contestation. Nous avons tenté en vain de trouver une solution à l'amiable, malheureusement ils n'ont pas été flexibles. Nous sommes allés en justice, et ils ont été incapables de prouver l'illégalité de cette taxe. Les opérateurs économiques eux-mêmes s'étonnent de cet appel de grève parce qu'ils viennent d'eux-mêmes s'en acquitter. Nous les appelons à ouvrir leurs activités comme d'habitude ce lundi. Les dirigeants de la FEC et de la FENAPEC veulent les traîner dans une histoire qu'ils ne comprennent pas", avait lancé Guillaume Lola Malawa.
En outre, l’autorité urbaine d'Isiro avait qualifié cet appel à l'inactivité d'une menace aux institutions légalement établies et de surcroît, l'obstruction à la procédure judiciaire.
Soulignons qu'en dépit de la mise en garde du maire, la situation est contraire sur terrain. Au centre commercial de Mendambo où les activités sont souvent ouvertes à partir de plus tard 7 heures, elles restent fermées jusqu'à ces heures.
Un mouvement de grève illimitée déclenchée, à la suite du scellage de près d'une centaine de boutiques sur toute l'étendue de la ville. Pendant ce temps, les parties en conflit sont convoquées à l'assemblée provinciale qui veut également offrir ses bons offices pour une résolution pacifique durable de ce différend.
Joël Lembakasi, à Isiro