Un soldat de première classe de l'unité spéciale des forces rwandaises, capturé au front de Lubero, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a été présenté jeudi lors d'une conférence de presse tenue par le porte-parole des opérations Sokola 1 Grand Nord-Kivu, le lieutenant-colonel Mak Hazukay.
Ce soldat, capturé samedi dernier entre Mambasa et Ndoluma en plein combat, a été qualifié par les autorités congolaises de preuve tangible de l'implication directe du Rwanda dans le conflit en RDC. "C'est le Rwanda qui combat la RDC", a affirmé le lieutenant-colonel Hazukay devant les journalistes réunis dans les collines de Lubero.
Kinshasa accuse Kigali d'avoir déployé plus de 4 000 militaires sur son territoire, principalement dans la province du Nord-Kivu, où les affrontements se sont intensifiés ces derniers mois. Ces accusations sont soutenues par des rapports des Nations Unies, qui confirment que les forces rwandaises ne se limitent plus à un appui au groupe rebelle M23, mais mènent également des interventions militaires directes.
"Selon des rapports crédibles, les interventions militaires du Rwanda au Nord-Kivu se sont étendues au-delà des opérations d’appui au M23", a déclaré lundi Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, lors d'une session du Conseil de sécurité consacrée à la situation en RDC.
Le Conseil de sécurité a récemment prolongé d’un an le mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), jusqu’en décembre 2025. Les États-Unis ont soutenu cette décision tout en regrettant l'absence d'une mention explicite du rôle du Rwanda dans la déstabilisation de l'est congolais.
"Nous sommes déçus de constater que certains membres du Conseil n'ont pas voulu inclure des formulations décrivant le rôle du Rwanda dans l'est de la RDC", a déclaré Linda Thomas-Greenfield.
Elle a ajouté que les forces rwandaises, estimées à 3 000 à 4 000 hommes, soutiennent activement les rebelles du M23 et renforcent leurs positions dans le Nord-Kivu.