RDC - Projet “Jeunesse Créative” : transformer la créativité culturelle des jeunes en moteur de changement

L’agence belge Enabel et l’association Africalia portent un ambitieux projet dénommé “Jeunesse Créative” à l'intention de cette couche de la population de la RDC. Ces deux actrices unissent leurs forces pour offrir aux jeunes congolais, âgés de 12 à 35 ans, des opportunités d’épanouissement socioculturel et professionnel, plaçant la culture au cœur de leur développement personnel et économique.

Enabel qui s’engage déjà dans la réduction de la pauvreté et le développement durable s’allie à Africalia, association spécialisée dans la promotion de la culture comme moteur de développement ; pour proposer un programme d’envergure dans les grandes villes du pays. Il s’agit de Kinshasa, Kisangani et Lubumbashi.

Cependant, depuis le 22 janvier, Africalia a lancé un programme intensif de renforcement des capacités pour les 15 opérateurs culturels sélectionnés venus de ces villes précitées.  Trois viennent de Kisangani, trois autres de Lubumbashi et neuf ont été sélectionnés à Kinshasa. Pendant sept mois, ces professionnels bénéficieront de formations ciblées pour perfectionner leurs compétences managériales, techniques et artistiques.

Les axes fondamentaux de ce projet “Jeunesse Créative” sont notamment la promotion de l’accessibilité culturelle, pour permettre aux jeunes souvent éloignés des pratiques artistiques d’en avoir désormais accès, et celle qui répondent à leurs besoins, grâce à une meilleure visibilité et une diversification des offres artistiques. Également, le projet favorise l’économie culturelle en formant les jeunes aux métiers créatifs. Il vise à transformer leur passion en source de revenus durables, renforçant ainsi la viabilité économique du secteur culturel.

En troisième lieu, le projet voudrait utiliser l’art comme levier social avec des initiatives artistiques qui seront positionnées comme des outils de cohésion sociale et de sensibilisation, renforçant leur impact sur les communautés locales.

Dans ce cadre, Africalia met son expertise au service de l’amélioration des services offerts par les opérateurs culturels. Avec l’objectif de faciliter l’accès des jeunes aux prestations et biens culturels tout en assurant l’intégration économique des acteurs du secteur.

Les métiers de la culture en RDC : quelles synergies pour des compétences adaptées ?

Par ailleurs, vendredi 24 janvier, une étape importante a été marquée avec l’organisation d’une rencontre-débat sur le thème : « Les métiers de la culture en RDC : quelles synergies pour des compétences adaptées ? » Cet événement a rassemblé acteurs publics, institutionnels et opérateurs culturels pour échanger autour des défis et des solutions pour structurer le secteur culturel.

Parmi les personnalités qui ont pris part à la discussion, le DG de l'académie des beaux-arts de Kinshasa, le Professeur Henri Kalama ; le Professeur Théodore Nganzi ou encore Israël Tshipamba, directeur de l’espace culturel Tarmac des auteurs. Les échanges aussi longs que passionnants ont fait le contour du métier de la culture touchant les cas de tous les arts de l’architecture à la bande dessinée, passant par l’inévitable musique, la peinture, le théâtre et bien d’autres.

Les panélistes, avec le public, ont convenu que la formation est un des piliers pour une génération d'artistes complets. Dans les Institutions d’enseignement universitaire, le nombre d’enseignants qualifiés est à revoir à la hausse. Aussi, est-il question pour les artistes de se remettre quotidiennement au niveau afin de rester sur le rail de la mutation. Et ils ont également appelé à une synergie entre artistes et les métiers d’à côté tels que le critique d’art.

Pour Dorine Rurashitse, Directrice générale d'Africalia, le secteur culturel en RDC est confronté à des défis croissants en termes de développements de compétences, l'accès à des formations adaptées et l'alignement avec les réalités du marché du travail. Ces enjeux, estime-t-elle, limitent l'épanouissement des acteurs culturels et freinent la croissance d'un secteur pourtant riche en potentiel créatif.

"Il devient donc urgent de renforcer les capacités, d'accompagner et structurer les acteurs du secteur, mais aussi de les connecter. C'est à cet endroit là que nous, Africalia, sur la question du capital humain que nous intervenons et que nous allons intervenir dans le cadre de ce projet. Ce projet s'appuie sur les besoins qui ont été identifiés, de renforcement au niveau des compétences", 

Ce lundi 27 janvier, le premier module de formation, consacré à l’administration culturelle, a débuté à Kinshasa. Il permettra aux opérateurs de mieux gérer les espaces de diffusion culturelle et d’offrir des prestations à la hauteur des attentes des jeunes Congolais.

Le projet « Jeunesse Créative » incarne une vision ambitieuse, celle de faire de la culture un moteur d’épanouissement pour la jeunesse congolaise et un levier de développement économique durable. En plaçant les jeunes au cœur de ses priorités, cette initiative ne se contente pas de valoriser leur créativité, elle leur offre aussi des outils concrets pour construire un avenir prospère.

Kuzamba Mbuangu