Le soutien du Rwanda à la rébellion de l’AFC/M23 dans l’est de la République démocratique du Congo continue de susciter l’attention des pays occidentaux ces derniers jours. Ce jeudi, l’ambassadeur rwandais accrédité à Stockholm a été convoqué par le ministère suédois des affaires étrangères.
« L'objectif de cette convocation est de prendre clairement position, à l'instar de l'UE et de plusieurs autres pays européens, contre la poursuite de l'offensive des forces de défense rwandaises et du groupe armé M23 dans l'est de la République démocratique du Congo », dit le ministère suedois des affaires étrangères.
La Suède s’aligne derrière la position de l’Union Européenne dans ce conflit et soutient donc toutes les mesures restrictives adoptées cette semaine contre le Rwanda.
« Cette offensive constitue une violation du droit international et de l'intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. La Suède et l'UE ont à plusieurs reprises exhorté le Rwanda à cesser de soutenir le M23 et à retirer ses troupes. La Suède a également exhorté le Rwanda et la République démocratique du Congo à reprendre les pourparlers de paix menés au niveau régional », ajoute le MAE.
L’Union européenne a suspendu ce lundi ses consultations en matière de défense avec le Rwanda et annoncé un réexamen du mémorandum d’entente sur les matières premières stratégiques, en raison de la situation en République démocratique du Congo.
Cette annonce fait suite à une résolution adoptée le 13 février dernier par le Parlement européen, qui appelait à des mesures plus fermes contre Kigali. Les députés européens avaient notamment recommandé la suspension immédiate de l’accord entre l’UE et le Rwanda sur les chaînes de valeur des matières premières durables, tant que Kigali maintiendrait son implication dans l’est de la RDC.
Le lendemain, le Royaume-Uni a également pris des sanctions contre Kigali. Ces sanctions concernent la limitation des activités de promotion commerciale avec le Rwanda ; la suspension de l’aide financière bilatérale directe au gouvernement rwandais, à l’exclusion du soutien aux plus pauvres et aux plus vulnérables; la suspension de l’aide future à la formation de défense au Rwanda; et la révision des licences d’exportation pour la Force de défense rwandaise.
Bien avant, les USA avaient déjà sanctionné le général rwandais James Kabarebe, conseiller en matière de sécurité de Paul Kagame, mais également Laurence Kanyuka, porte-parole de la rébellion du M23.