Goma: “Un mouvement “insurrectionnel” est à la base des échauffourées de ce lundi” (Maire de la ville)

Le maire de Goma, Dieudonné Mamicho, déclare que les troubles enregistrés ce lundi 30 octobre 2017 dans la partie-nord de la ville sont l’œuvre « d’un mouvement insurrectionnel ». Il explique que des tracts ont été lancés la veille appelant « à la révolte, à l’incendie des bâtiments publics ».

<i>« Il ne s’agit pas d’une marche mais d’un mouvement insurrectionnel puisque chaque fois qu’il y a une marche, on écrit à l’autorité administrative locale mais rien nous a été communiqué et nous avons été surpris le matin. Nous sommes en possession des tracts qui ont circulé depuis hier, c’est pour cette raison que la police a été larguée très tôt le matin dans la rue (…) pour vous confirmer qu’il s’agit d’une insurrection, en date du 26 octobre dernier, nous avons arrêté un certain Chance Kombi qui avait avoué qu’il était Maï-Maï et qu’il venait avec son frère, faire une incursion dans la ville. Le dossier a été instruit et transmis à l’auditorat »,</i> a dit Dieudonné Mamicho, maire de la ville de Goma, après avoir visité les endroits touchés par les manifestations.

Les habitants des quartiers Majengo et Katoyi sont descendus tôt ce matin dans les rues, et ont brûlé des pneus et déversé des pierres sur la chaussée afin de barricader la circulation.

La police est intervenue à coups de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui, à leur tour, ont résisté. Elle a dû tirer des balles réelles pour les disperser, selon les témoignages.

Le maire de la ville avance un bilan de trois personnes tuées dont un policier.

<i>« Le bilan provisoire est de trois morts dont un policier et deux civils ainsi que trois blessés et des bureaux de la police et de quartier incendiés »,</i> a-t-il dit.

Ce bilan est corroboré par la police qui parle également de 18 blessés et de 28 personnes arrêtées pendant les manifestations.

Des sources indépendantes parlent d’au moins cinq morts.

<i>« Ce ne sont pas des manifestants normaux, ce sont des brigands, des bandits. Ils ont ravi deux armes de la police et nous avons réussi à les récupérer. La population doit dénoncer ces manifestants qui barricadent la route. Ce sont des malfaiteurs qui ne veulent pas que les gens puissent vaquer à leurs occupations. Il faut dire que ce sont des malfrats »</i>, avait dit le Général Placide Nyembo, Commissaire provincial de la Police.

Ces incidents interviennent alors que le Collectif des actions de la société civile avait appelé à une grève ce lundi pour réclamer les élections en RDC.

<b>Patrick Maki</b>