Au cours du débat de la session extraordinaire de l'assemblée nationale axée sur la situation sécuritaire dans l'est de la RDC, mardi, Vital Kamerhe, président de la chambre basse, a interpellé ses collègues que l'urgence s'impose au regard de ce que vivent les habitants du Nord-Kivu, Sud-Kivu et l'Ituri. Pour lui, l'antidote de la guerre qui déchire cette partie de la RDC c'est le développement.
« Si vous vous mettez à la place de nos compatriotes du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l'Ituri, vous comprendrez que le temps n'est pas notre meilleur allié en ce moment... Nous savons que toutes les guerres finissent un jour et laissent place à la reconstruction. Mais l'antidote de l'insécurité et de la guerre c'est le déménagement. Et, nous avons des exemples à travers le monde, où les gens se sont fait la guerre à trois reprises, je parle de la France et de l'Allemagne. Puisque des intelligences se sont levées, voilà aujourd'hui ces deux pays sont devenus un couple Franco-allemand», a déclaré Vital Kamerhe.
Il a tiré l'attention de la plénière sur l'urgence qu'il y a au pays mais aussi la responsabilité qu'incombe l'assemblée nationale et le sénat à sortir un document par écrit devant servir le président de la République des stratégies pour faire face à la guerre que mène l'armée rwandaise avec ses supplétifs du M23/AFC dans l'est de la RDC. D'après lui, ce document doit contenir entre autres les volets militaire, économique et des coopérations régionales.
«Volet économique pourquoi, parce que si nous avions profité de la trêve de 2013 à 2024 pour construire des grandes infrastructures partant du Haut-Katanga jusqu'à la province orientale, les groupes armés manqueraient de la main-d'œuvre, les gens travailleraient. Aujourd'hui l'axe Goma-Bukavu est fermé, qu'est ce qui nous reste, si vous arrangez la route qui va vers Kamituga-Kasongo, la nourriture peut venir de ce côté là. Si vous arrangez Shabunda, elle va vous donner du riz à Bukavu!», a fait savoir le speaker de l'Assemblée nationale.
Pour cette session extraordinaire ouverte sur demande du chef de l'État, une commission mixte a été mise en place en vue de dégager des propositions diplomatiques et politiques concertées, pour une sortie de crise. Du côté sénat, ce sont des membres des commissions Défense et sécurité, Relations extérieures et Socioculturelles, ainsi que Genre qui seront délégués, tandis qu'à l'assemblée nationale enverra les députés nationaux des commissions défense et sécurité et des Relations extérieures.
Considérant la diversité de questions qui entrent en jeu dans la guerre de l'est, quelques députés nationaux ont proposé l'ajout des commissions politique, administrative et judiciaire, environnementale et économique et financière (Ecofin).
Intervenant sur motion d'ordre, le député national a obtenu le oui de la plénière, proposant que le débat se fasse sur base des conclusions de la commission mixte, craignant que celui-ci aille dans tous les sens.
Samyr LUKOMBO