Kavira a 11 ans. Elle se trouve également dans une école de Tamende, à Beni où sont regroupés près de deux cents déplacés.
« Je viens de Halungupa. Nous avons fui les violences. Ils avaient tué les gens. Nous n’avons pas d’autre choix. Ils utilisaient des machettes et d’autres armes blanches. J’ai vu de mes propres yeux le cadavre d’un voisin ».
Ce 25 décembre, c’est Noël, mais ce n’est pas la fête ici: « Nous n’avons rien. Aujourd’hui, nous ne mangerons que des feuilles de manioc. A Halungupa, c’était bien. Pendant les fêtes, on avait la viande, mais là nous mangeons les feuilles de manioc, il n’y a pas d’huile. On a besoin de tout ici».
28 ans, Bijoux vient d’Otomabere, en Ituri. Elle a fui les violences et se trouve ici avec ses enfants. Même sentiment de tristesse.
« Les enfants n’ont ni à manger ni de quoi se vêtir. Nous ne savons quoi faire. Quand on était chez nous, c’était différent. A cette heure, les enfants seraient heureux. Il y aurait aussi à boire. Aujourd’hui, ils n’ont rien. Personne n’est passé nous rendre visite. Nous espérons que pour le nouvel an, nous aurons quelque chose».
Léonard est responsable de ce site.
« La vie est difficile ici. Nous n’avons pas la paix. Nous n’avons pas ni à manger ni à boire. Tout le monde à la main sur la joue comme tu peux le constater. On manque de tout. Même dans l’entourage ici, personne ne nous vient en aide, tout le monde se cherche »
Le total de personnes déplacées internes en RDC est de près de 5,6 millions. Les femmes représentent 51% de cette population déplacées. 90% des déplacements sont dus à des attaques et affrontements armés, selon OCHA.
Yassin Kombi, à Beni