RDC-Ituri: arrestation des militaires filmés au front mutilant le corps d’un milicien

Les soldats de la garde républicaine lors d'une parade à Beni
Les soldats de la garde républicaine lors d'une parade à Beni

Une vidéo montrant des militaires congolais de l’unité de la Garde Républicaine (GR) au front en Ituri, en train de brandir le corps d’un milicien mutilé est devenue virale sur la toile. La vidéo a choqué nombre de personnes dans la communauté, y compris les autorités politico-militaires du pays. Mercredi, les autorités militaires de l’état de siège en Ituri ont annoncé l’arrestation de sept militaires GR impliqués dans cet acte contraire au droit international humanitaire.

Les faits se sont déroulés dans la région de Lipri et Nyangarayi, en secteur de Walendu-Djatsi (territoire de Djugu) où l’unité de la GR est engagée depuis plusieurs mois dans les opérations contre la sulfureuse milice de CODECO. Les soldats ont mutilé le corps d’un milicien avant de le brûler. Les militaires pointés sont aux arrêts et seront déférés devant la justice.  

"Vous êtes parmi les militaires qu'on appelle les militaires de combat. Mais lorsque vous combattez, il y a des règles à respecter. Vous êtes allés en opération, vous avez conquis Nyangarayi, Lipri et tous les autres villages environnants. Mais l'erreur que vous avez commise, c'est de l'avoir mutilé. C'est inacceptable au sein de notre armée. Un ennemi, même quand vous le neutralisez, vous devez respecter son corps, c'est ce qu'on appelle les règles d'engagement et de comportement. Vous devez bien maîtriser ces deux choses. Vous êtes une armée professionnelle, en plus une unité d'élite. Vous n'avez pas le droit de faire ça", a dit le gouverneur militaire de l’Ituri, Jonny Luboya, s’adressant aux unités de l’armée et aux sept soldats impliqués dans cet acte. 

Depuis le début de l'état de siège en Ituri et au Nord-Kivu, plusieurs exactions sont commises par des militaires aux fronts dont des cas de tracasseries, de fusillade, de vol, lesquelles sont décriées par des organisations de la société civile. Malgré ces dénonciations, ces cas ne sont pas sanctionnés par la justice militaire dont le pouvoir est renforcé par l’état de siège. 

Freddy Upar, à Bunia