À l'ouverture de la session ordinaire de mars, le président de l'Assemblée nationale Vital Kamerhe est revenu sur la nécessité de maintenir l'unité et la cohésion nationale au pays dans ce contexte marqué par l'agression rwandaise via la rébellion du M23. Dans son discours d'ouverture, l'élu de la circonscription électorale de Bukavu ville ( Sud-Kivu) a demandé à ses collègues une attention particulière en vue de doter le pays d'une loi portant sur la lutte contre le tribalisme, le racisme et la xénophobie.
"Face aux innombrables menaces existentielles, la nécessité historique de la survie et de la conservation de notre peuple l'emportent largement sur toute forme des clivages et des divisions, nous devons nous transcender et trouver les moyens politiques de bâtir une vision unifiée de l'histoire et de l'avenir de notre pays, j'en appelle ici aux dignes élus de notre peuple de s'engager avec sincérité dans la lutte contre toute forme de discrimination et stigmatisation pour rassembler les congolaises et congolais de toutes origines et appartenance politique autour de l'impératif de préserver la paix et la sécurité autant que l'intégrité de notre territoire pour les générations actuelles et futures, c'est dans ce cadre que l'initiative législative portant sur la lutte contre le tribalisme, le racisme et la xénophobie devra faire l'objet d'une attention soutenue", a recommandé Vital Kamerhe, président de l'Assemblée nationale.
Par la même occasion, Vital Kamerhe a demandé à ses collègues d'user de toute leur influence au sein de la population et de la classe politique pour consolider cette unité véritable rempart contre le projet de balkanisation de la République Démocratique du Congo.
"C'est au prix du dépassement de l'horizon des intérêts individuels que nous préserverons notre pays du spectre de la Balkanisation qui plane sur lui depuis quelques décennies alors que les forces de la division sont activement à l'œuvre et recherche à tout prix à fragiliser la cohésion nationale notamment à travers les réseaux sociaux, je voudrais en ma qualité de président de l'Assemblée nationale vous encourager vous élus du peuple à user de toute votre influence au sein de la population et de la classe politique pour consolider cette unité véritable rempart contre les assauts de l'ennemi et vecteur de mobilisation", a recommandé Vital Kamerhe, président de l'Assemblée nationale.
Lors de la législature passée, le député Garry Sakata avait déposé une proposition de loi pour lutter contre le tribalisme. Les contours et le contenu de ce texte ne sont pas encore connus avec précisions, mais selon le service de communication du bureau de la chambre basse du parlement, il serait notamment question de l'insertion de l'infraction d'outrage à la tribu, d'abus de pouvoir tribal par l'interdiction de nommer désormais un ressortissant de sa province comme directeur de cabinet à tous les postes politiques, la dissolution de toutes les associations à caractère tribal, la création d'un organisme chargé de l'éducation anti-discrimination, etc.
Jusqu'à la fin de la législature, ce texte n'a jamais été examiné au niveau de l'Assemblée nationale. Le concerné a été réélu comme député national et avec cette interpellation de Vital Kamerhe, président de l'Assemblée nationale, Garry Sakata peut une nouvelle fois relancer cette initiative louable pour le bien de la République Démocratique du Congo.
Rappelons-le, les cadres du M23 et officiels Rwandais ont toujours soutenu que le M23 agit pour protéger les Tutsis et les Banyamulenge, prétendument menacés par le pouvoir de Kinshasa. Pour Kigali, les Tutsis qui vivent dans l'Est de la RDC sont ciblés par des discriminations et des violences.
Les tensions continuent de s'accroître entre Kinshasa et Kigali depuis la résurgence du Mouvement du 23 Mars, soutenu par le Rwanda. Ce conflit a contribué au déplacement de dizaines de milliers de personnes à l'est de la RDC.
Clément MUAMBA