RDC-M23 : les premiers éléments du bilan

Photo ACTUALITE.CD

Très peu d’informations filtrent sur le bilan des opérations militaires dans les territoires du Nyiragongo et de Rutshuru au Nord-Kivu où les Forces armées de la RDC (FARDC) appuyées par les casques bleus affrontent le M23 soutenu, selon les preuves brandies par l’armée congolaise, par le Rwanda. 

Sur le terrain, l’armée congolaise a repris de l’avance et affirme avoir fait subir à l’autre partie belligérante de lourdes pertes, mais aucun chiffre n’a été donné jusque-là. Des effets et du matériel militaires ont été également récupérés. Aujourd’hui, les soldats congolais sécurisent la route nationale 2 qui reste ouverte à la circulation.  

Du conseil de sécurité de l’ONU, on apprend qu’à ce jour, les FARDC ont indiqué avoir eu au moins 16 morts et 22 blessés. 

Aucune information n’a été rapportée sur le bilan côté M23 et RDF (Armée rwandaise).

La même source rapporte que deux casques bleus de la MONUSCO ont été légèrement blessés au cours de ces hostilités. « La Mission onusienne a subi des dommages limités à son matériel », explique l’ONU. 

Toujours dans les sillages de ce conflit, le 29 mars, un hélicoptère de la Force de la MONUSCO s’était écrasé dans la zone de Tshanzu, à 20 kilomètres au sud de Rutshuru. Cet hélicoptère faisait partie d’une mission de surveillance et de reconnaissance qui s’effectuait dans une zone où des affrontements avaient lieu entre le M23 et les FARDC. Huit casques bleus du Pakistan, de la Fédération de Russie et de la République de Serbie avaient perdu la vie lors de ce crash qui a été provoqué, selon l’armée congolaise, par le M23. 

Contexte 

La tension est montée entre la RDC et le Rwanda. Les deux pays s’accusent mutuellement d’agression. Kigali affirme que des roquettes tirées, selon lui par les FARDC, ont causé des dégâts sur son territoire. Kinshasa, de son côté, a présenté deux militaires rwandais capturés sur le sol congolais. Pour les autorités congolaises, il ne fait l’ombre d’aucun doute, le Rwanda est derrière l’activation du M23 actif dans les territoires du Nyiragongo et de Rutshuru au Nord-Kivu. 

Les deux pays ont saisi le Mécanisme conjoint de vérification élargi de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). L’ambassadeur rwandais Vincent Karega a été officiellement convoqué par le gouvernement congolais. Les vols de Rwandair ont été suspendues. L’Union africaine a confié à l’Angola la médiation dans cette crise. Félix Tshisekedi s’est d’ailleurs rendu à Luanda mercredi pour rencontrer son homologue angolais qui a aussi échangé en vidéoconférence avec Paul Kagame le même jour. Une rencontre entre le dirigeant rwandais et son homologue congolais est envisagée. Entre-temps, une relative accalmie se constate sur le terrain militaire dans les territoires du Nyiragongo et Rutshuru, y compris les collines de Tchanzu et Runyoni. Cette situation a provoqué un important déplacement de population. L’ONU et les ONG parlent d’environ 75 000 déplacés internes et 11 000 réfugiés (en Ouganda) depuis environ trois semaines.