Le secrétariat exécutif provincial de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) au Nord-Kivu a annoncé ce mardi 21 février le licenciement de ses deux agents travaillant dans dans un centre d'identification et d'enrôlement des électeurs à Goma pour monnayage de l’opération. L’un des agents est un chef de centre érigé à l’école primaire Mont Carmel. En plus de leur renvoi, la CENI affirme les avoir mis à la disposition de la police.
Le monnayage des de l'enrôlement des électeurs est décrié depuis le début de cette activité le 24 décembre dernier dans la première aire opérationnelle, dans l’ouest du pays.
A Goma, les agents de la CENI ainsi que les policiers commis à la sécurisation des centres exigent entre 3000 FC et 10 000 FC, selon des témoins.
« Ça décourage, nous laissons nos activités pour être là à 5h mais jusqu'à 15h ce sont les gens qui ont de l’argent qui sont enrôlés. De fois ce sont des policiers qui vendent les jetons en collaboration avec le chef des certains agents de la CENI. Il y a une file pour ceux de 3 000 FC et si vous avez 10 000 FC vous entrez directement. Alors nous qui avons fait un effort d’être là nous sommes abandonnés sous le soleil. Nous demandons aux autorités de mettre de l’ordre dans les centres », s'alarme un requérant.
« Les femmes enceintes ne sont pas considérées, les personnes vivant avec handicap n’en parlons même pas. Il faut un ordre en tout cas », regrette Grâce Banywesize, habitant de Goma.
Le vice-président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu encourage les candidats à l'enrôlement à dénoncer ce comportement.
«Le monnayage des cartes d'électeurs facilitera l'enrôlement des étrangers et, partant, l'attribution de la nationalité congolaise aux étrangers. Chers compatriotes voilà pourquoi j’appelle la population à dénoncer tout agent de la CENI qui voudrait galvauder notre prestigieuse nationalité », a-t-il lancé.
Au Nord-Kivu, l’une des provinces composant la troisième aire opérationnelle, l’opération a été lancée le 16 février dernier. L’enrôlement des électeurs a débuté également de manière timide dans certaines zones des territoires de Masisi et Walikale. Le territoire de Rutshuru quant à lui, devra attendre l’amélioration de la situation sécuritaire car plusieurs zones sont occupées par la rébellion du M23.
Yvonne Kapinga