Kinshasa, Capitale de la République Démocratique du Congo va abriter le samedi 25 février 2023 la 22e session de la Conférence des Chefs d'État et de gouvernement de la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC). Comme à l'accoutumée, le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a procédé ce jeudi 23 février 2023 à l'ouverture des travaux du Conseil des ministres de cette organisation sous-régionale à Congo Feuve Hôtel.
Prenant la parole à cette occasion, il a souligné l'importance que son gouvernement accorde aux activités de la CEEAC qui est une organisation d'intégration régionale.
" Ma présence à ce segment du Conseil des ministres de la CEEAC témoigne de l'intérêt particulier que le Gouvernement de la République Démocratique du Congo accorde aussi bien aux questions de l'intégration régionale en tant qu'outil indispensable de croissance et stabilité politique entre États, qu'à la paix et la sécurité au niveau de la sous-région", a déclaré d'entrée de jeu le chef du Gouvernement avant d'exprimer aux ministres et chefs des délégations, ainsi qu'à tous les membres qui leurs ont accompagnés de très chaleureux souhaits de bienvenue et d’un agréable séjour à Kinshasa.
Il a rappelé la détermination de son gouvernement à travers le ministère de l'intégration régionale et de la Francophonie qui n'a ménagé aucun effort pour la réussite de la mandature du Président Félix Tshisekedi à la tête de la CEEAC.
"Une année durant, le Gouvernement congolais que j'ai l'honneur de diriger, à travers le ministère de l'Intégration Régionale et Francophonie, s'est engagé sans relâche à accompagner la mandature de Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à la tête de la CEEAC. C'est donc avec un grand intérêt que je devais suivre non seulement la situation sécuritaire dans la sous-région mais aussi le déroulement régulier de toutes les réunions de la CEEAC au cours desquelles des recommandations pertinentes ont été formulées aux bénéfices des populations. De nos jours, il est hors de question qu'une Nation prétende aux regards de l'évolution industrielle et technologique vivre en autocratie. Cette réalité à la genèse de notre communauté, les géniteurs de cette dernière l'avaient bien comprise. Celle de vouloir, en tant que communauté, mutualiser de façon permanente nos efforts du point de vue économique, social et politique en vue d'un développement intégré", a-t-il rappelé dans son mot de circonstance
Par la même occasion, Jean-Michel Sama Lukonde a dénoncé l'agression de la RDC par le Rwanda sous couvert du M23 tout en rappelant les objectifs énoncés à l'article 4 du traité révisé de la CEEAC, qui sont entre autres de promouvoir la coopération, le renforcement de l'intégration régionale en Afrique centrale, dans tous les domaines de l'activité politique, sécuritaire, économique.
"En vue de réaliser l'autonomie collective, d'élever le niveau de vie des populations, d'accroître et de maintenir la stabilité économique, les fondateurs de notre communauté ont établi ainsi les principes fondateurs pour son meilleur fonctionnement et se sont engagés à les respecter. Il s'agit notamment des principes d'intangibilité des frontières, de bon voisinage, de non-agression, de non recours à la force pour le règlement des différends, de non indifférence, de solidarité, d'assistance mutuelle, de maintien de la paix et de la sécurité ainsi que de la stabilité régionale par la promotion, le renforcement des relations de bon voisinage à travers notamment le respect de l'intégrité territoriale. Il convient d'indiquer ici, puisque nul n'en est ignorant que la guerre que nous impose le régime de Kigali pendant ce moment, sous couvert du M23 a déjà causé comme ça l'a été rappelé des milliers voir même des millions de morts couplé à ce drame humain, le pillage systématique des ressources naturelles ainsi qu'un drame humanitaire qui appelle un vrai questionnement", a-t-il interpellé dans son discours
Il estime que la CEEAC, en tant que communauté au sens réel du terme, doit donc se vider de toute dose d'hypocrisie diplomatique. À l'en croire, la CEEAC ne doit pas rester indifférente lorsqu'un État membre est agressé par un autre de la même communauté.
"Ce questionnement interpellateur, je l'espère, trouvera un écho favorable auprès des Chefs d'États et de Gouvernement des Etats membres de la Communauté pour mettre fin à cette agression et enfin avoir la paix à l'Est de la République Démocratique du Congo et dans toute la sous-région" a conclu le Premier Ministre Sama Lukonde
Ali Bongo Ondimba, Président de la République du Gabon va prendre la présidence tournante de la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC). La passation du pouvoir entre le sortant Félix-Antoine Tshisekedi et l'entrant Ali Bongo Ondimba sera parmi les moments forts des travaux de la 22e session de la conférence des Chefs d'État et de gouvernement de la CEEAC prévue à Kinshasa, Capitale de la République Démocratique du Congo
Fin janvier de l'année dernière, le Président de la République Félix Tshisekedi avait pris le flambeau de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), lors de la cérémonie de passation du pouvoir avec son homologue de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, organisée en présentiel à Brazzaville, à l’ouverture de la 20ème session de la conférence des Chefs d’Etat et des gouvernements de la CEEAC.
Le thème de sa mandature à la CEEAC était : « l’éducation, la santé et la culture ». Il y a un sous-thème : « former pour rendre autonome » en s’appuyant sur l’agenda 2063 de l’Union Africaine.
Créée en 1983, sur les cendres de l’Union économique et douanière des Etats de l’Afrique centrale (UDEAC), la CEEAC compte 11 pays membres à savoir : le Congo, la RDC, la RCA , l'Angola, le Burundi, le Rwanda, la Guinée équatoriale, le Cameroun, Sao Tomé-et-Principe, le Gabon et le Tchad. Son siège se trouve à Libreville au Gabon.
Clément MUAMBA