La décision des poursuites judiciaires et la mise en accusation contre le gouverneur de la province du Sud Kivu Théo Ngwabidje Kasi vient d'être déposé au parquet général près la Cour de Cassation à Kinshasa. L'initiative est du groupe de 26 députés provinciaux du Sud Kivu prise lors de la plénière tenue le 13 avril dernier à Bukavu chef-lieu de la province du Sud Kivu. Parmi ces 26 députés provinciaux, il y a entre autres le vice-président de l'assemblée provinciale, Norbert Yabe Ntaitunda, le rapporteur Amani Kamanda Jacques et le rapporteur adjoint Bumbu Malite.
À en croire Amani Kamanda Jacques, rapporteur de l'Assemblée provinciale du Sud Kivu, au total 17 griefs sont retenus contre Théo Ngwabidje Kasi notamment la megestion, la spoliation des biens de l'État et tant d'autres.
"Comme vous voyez, nous sommes tous à Kinshasa pour déposer la décision des poursuites et la mise en accusation contre le gouverneur de province du Sud Kivu Théo Ngwabidje Kasi. Celà fait suite de la plénière du 13 avril 2023 et la mise en accusation en principe dès que la mise en accusation est adoptée par l'Assemblée provinciale à la majorité absolue des membres qui la compose, le gouvernement provincial est réputée démissionnaire" a déclaré devant la presse ce jeudi 20 avril 2023 Amani Kamanda Jacques, rapporteur de l'Assemblée provinciale du Sud Kivu
Et d'ajouter :
"Il y a 17 charges retenues contre le gouverneur Théo Ngwabidje notamment la megestion, la spoliation des maisons de l'État, détournements des deniers publics, son implication dans la signature des contrats de partenariats publics privé en violation de la loi sur les marchés publics, il y a également le délit d'initié, il y a donc 17 charges retenues à son encontre par rapport à la gestion de la province du Sud Kivu. Ici, nous sommes à 26 députés provinciaux du Sud Kivu présents à Kinshasa et signataires de la mise en accusation du gouverneur du Sud Kivu Théo Ngwabidje"
Pour ces députés provinciaux dus Sud Kivu, le gouverneur Théo Ngwabidje doit déposer sa démission comme prévu dans les textes qui régissent la République Démocratique du Congo. À les en croire, la décision du VPM, ministre de l'intérieur et sécurité suspendant les activités de leur organe délibérant n'a pas d'effets d'autant plus qu'elle a été prise après la décision de la mise en accusation du gouverneur Théo Ngwabidje Kasi
"La loi électorale prévoit en son article 160 que dans les 24 heures le gouverneur doit déposer en principe sa démission auprès du Président de la République. Nous comme Assemblée provinciale, nous avons déjà fait notre travail, nous venons aussi à peine de déposer la décision et la mise en accusation, nous pensons que nous avons une constitution, nous avons des lois de la République et nous estimons qu'on ne négocie pas avec elle, la loi va s'imposer et il sera obligé donc de déposer sa démission faute de quoi la justice va s'occuper de lui. Le Télégramme du VPM, ministre de l'intérieur vient après parceque l'Assemblée provinciale a fait son travail avant que le Télégramme ne soit signé" a-t-il soutenu au nom de son groupe
La situation politique s'est détériorée au Sud-Kivu suite à la crise persistante au sein des institutions provinciales. La première institution qui est l'assemblée provinciale est secouée par une dichotomie à sa tête. Deux bureaux se sont installés et chacun prend des décisions dans tous les sens, semant ainsi une cacophonie. A la base, des motions de censure et de défiance (5) initiées depuis plusieurs mois par des députés contre le gouverneur Théo Ngwabidje et son gouvernement divisent l'organe délibérant bien que la majorité des élus soutiennent le départ du chef de l'exécutif provincial.
À peine le gouverneur est revenu aux affaires après plusieurs jours passés en dehors de ses fonctions suite au vote d'une motion de défiance contre lui. Le même jour de sa réhabilitation après un recours à Kinshasa, une autre motion de censure est signée contre lui et son gouvernement. C'est l'examen de cette dernière motion qui fait éclater l'assemblée provinciale. Mais les tendances sont visibles à l'hémicycle. Il y a clairement ceux qui soutiennent le gouverneur et ceux qui veulent à tout prix son départ.
Clément MUAMBA