Assemblée nationale : déplorant la montée du taux des violations des droits de l'homme, Kasekwa plaide pour l'évaluation urgente de l'état de siège qui va totaliser 2 ans sans résultat concrets

Photo d'illustration
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Le député national Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa a déploré la détérioration de la situation des droits de l'homme dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu. Il estime que cette augmentation des cas est la conséquence logique du maintien de l'état de siège dans ces deux provinces.

"Je plaide pour un débat sans complaisance parce que d'ici le 6 mai le Nord-Kivu et l'Ituri vont totaliser deux ans sous un régime d'exception qui est à la base des graves violations des droits de l'homme. La constitution de notre pays dispose en son article 61 que même pendant le régime d'état de siège ou d'état d'urgence, les droits fondamentaux de l'homme doivent être protégés. Plusieurs rapports font état pendant ces deux ans de graves violations des droits de l'homme", a-t-il déclaré lors de son intervention à la plénière de ce jeudi 27 avril.

Pour l'élu de Goma, il est temps d'évaluer cette mesure et au gouvernement de répondre à une série des préoccupations de la représentation nationale en rapport avec l’état de siège.

"Nous avons intérêt à débattre à fond pour demander au gouvernement comment expliquer que des mesures appropriées n'aient pas été prises pour protéger ces droits fondamentaux, nous avons l'obligation de faire un débat pour que le gouvernement nous dise pourquoi les recommandations adoptées par la plénière du 29 septembre 2021 sont restées lettre mortes, nous avons besoin que le gouvernement nous dise d'ici le 15 juin 2023 est-ce-qu’il sera encore soumis à la plénière une loi d'habilitation alors que nous serons en train d'aller déposer les candidatures. Je plaide en faveur d'un débat républicain", a-t-il fait savoir.

Les députés nationaux ont adopté le projet de loi portant prorogation de l'état de siège au Nord-Kivu et de l'Ituri sans un débat de fond. Ceci fait suite à la motion d'ordre initiée par le député national André Tambwe Katembwe qui a estimé qu'il fallait proroger sans débat l'état de siège afin d'avoir plus de temps lors de l'examen de trois projets de loi de ratification portés par le ministre des Finances Nicolas Kazadi.

Proclamé au mois de Mai 2021, cette mesure d'exception va totaliser cette année deux ans. Mais sur terrain, la situation sécuritaire ne s'améliore pas toujours d'autant plus que les groupes armés locaux et étrangers sèment toujours la désolation dans la vie des populations civiles.

Clément MUAMBA