Dans un contexte électoral, la lutte pour la conquête du pouvoir vire parfois à des scènes qui frôlent l’animosité. A six mois des élections en RDC, la sphère politique congolaise enregistre déjà plusieurs dérives dont les discours de haine ou des violences physiques. Ce contre lequel, Moïse Katumbi a mis en garde, tenant à l’apaisement du climat politique.
Dans son message de ce vendredi 30 juin, à l’occasion de la 63ème célébration de l’indépendance de la RDC, il l’a si bien mentionné.
« Les menaces et les insultes contre les autorités religieuses, les chefs de file de l'opposition, les défenseurs des droits de l'homme doivent cesser. Le recours à des milices politiques ne concourt pas à l'apaisement du climat politique. Nous sommes et restons des adversaires et pas des ennemis, car il y a une vie après la politique », a dit Moïse Katumbi dans un communiqué.
Cette sortie pourra calmer les ardeurs quant à ceux qui attendaient une réaction du leader d’Ensemble pour la République après des propos rudes du secrétaire général de l’UDPS, le 27 juin dernier, qui a parlé d’une malédiction pour Moïse Katumbi et sa postérité. Les autres insultes et menaces fusent en grand nombre dans les réseaux sociaux.
Une autre sortie qui a fait couler encre et salive est celle du Président de la République, à Mbuji-Mayi, au Kasaï-Oriental. D’un ton ferme, Félix Tshisekedi a dénoncé une “certaine dérive au sein de l’Eglise catholique”. Il a appelé les évêques à l'unité qui doit exister entre l'Église et le pouvoir. Il a déploré l'attitude de certains prélats catholiques qui, d'après lui, risque de diviser les congolais à la veille des élections.
Revenant sur le sujet des élections, Moïse Katumbi a affirmé que les arrestations ou perquisitions que subissent certains opposants ces derniers mois, dans le pays, ne sont causées que par la peur du pouvoir de Félix Tshisekedi à aller aux élections.
« En cette année électorale, l'abandon assumé de l'Etat de droit et la confiscation des libertés au nom de la sécurité du pays est une régression catastrophique. Elle conduit le pays à l'impasse. Notre sécurité n'est en réalité menacée que par ceux qui ont peur des élections et qui cherchent par tous les moyens à éviter la sanction du peuple congolais. Renouer avec l'arbitraire qui est devenu une troisième guerre imposée au peuple congolais, c'est tout simplement renoncer à l'avenir et lui tourner le dos », déplore Moïse Katumbi.
En ce point précis, l’inquiétude de l’ancien gouverneur du grand Katanga se justifie par le fait que son bras droit, Salomon Kalonda, a été interpellé le 30 mai dernier à l’aéroport de N’djili et est encore en détention. Après son audition par le service spécialisé des Forces Armées de la RDC (Renseignements Militaires), trois griefs ont été retenus contre lui : l'incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline, la détention illégale d'arme et des munitions de guerre et l'atteinte à la sûreté intérieure de l'État.
Emmanuel Kuzamba