L'Union européenne (UE) a annoncé mercredi 29 novembre l'annulation de sa mission d'observation électorale en République démocratique du Congo (RDC), invoquant des contraintes techniques indépendantes de sa volonté. En réalité, l'UE n'a pas obtenu l'autorisation de déployer ses moyens de communication, notamment des téléphones et des kits d'internet par satellite. Des sources de ACTUALITE.CD ont évoqué un climat de suspicion entre les deux parties.
Le même mercredi, avant l'annonce de la décision par Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, les autorités congolaises ont exprimé leurs inquiétudes aux délégués de l'Union européenne. Elles ont signalé que certains des équipements de communication présentés par les observateurs de l'UE pourraient potentiellement infiltrer les réseaux locaux d'internet. "La machine à voter utilise la connexion internet. Un individu malintentionné pourrait se connecter et modifier même les résultats à transmettre", a confié à ACTUALITE.CD une source gouvernementale.
De plus, Kinshasa a mentionné le contenu d'une interview accordée par le chef adjoint de la mission de l'UE, Stéphane Mondon, à Radio Okapi. Le texte publié sur le site de la radio indiquait : "Nous ferons une analyse globale de ce cycle électoral et nous ferons une déclaration préliminaire le 22 décembre dans laquelle nous communiquerons une partie des résultats." Cependant, en écoutant l'interview audio, il apparaît que ces résultats mentionnés ne concernent pas les votes, mais plutôt les conclusions de leur observation.
Suite à cela, les autorités congolaises ont exigé que les équipements identifiés soient renvoyés et que les Européens achètent d'autres équipements à Kinshasa. En fin de compte, ces derniers ont exprimé leur volonté de réduire la taille de la mission, proposant une équipe composée notamment de huit experts électoraux, de quatre autres experts comprenant un spécialiste en technologies de l'information, un logisticien, un administratif et un expert en sécurité, en plus du personnel local. Cependant, pour mettre en œuvre cette réduction, un nouvel accord entre les deux parties est nécessaire.