Attaque des camps des déplacés à Goma : l'UE condamne l'utilisation de plus en plus régulière de l'artillerie lourde et une violence aveugle sur des civils

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Un camp de déplacés à Goma

L’attaque lancée vendredi 3 mai dernier par « les Forces de défense rwandaises (RDF) et les positions du M23 » contre les camps pour personnes déplacées de Mugunga près de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu ne cesse de susciter des réactions dans l'environnement sociopolitique congolais mais aussi au niveau de chancelleries occidentales accréditées en République Démocratique du Congo.

Dans un communiqué rendu public ce dimanche 5 mai, la délégation de l'Union européenne et les ambassades de ses États membres condamnent fermement ces bombardements, ainsi que les récentes avancées sur le terrain des rebelles de M23 et ses alliés.

" Nous exprimons notre solidarité aux victimes et à leurs familles et dénonçons l'escalade des violences aveugles contre les civils dans le Nord Kivu. Nous condamnons également l'utilisation de plus en plus régulière de l'artillerie lourde à proximité des sites de déplacés, ce qui a des conséquences tragiques pour la population, prise au piège entre ces tirs croisés ", lit-on dans le communiqué de l'Union Européenne.

La délégation de l'Union européenne et les ambassades de ses États membres encouragent le gouvernement de la RDC à traduire en justice les auteurs de ces actes et appellent les différentes parties à respecter les droits de l’homme et à adhérer aux obligations applicables en vertu du droit international humanitaire.

" Nous montrons notre appui aux autorités congolaises pour traduire en justice les auteurs de cette agression armée qui représente une violation flagrante des droits de l'Homme et du droit international humanitaire et pourraient constituer un crime de guerre. Nous rappelons le besoin urgent d'une cessation immédiate des hostilités, et d'un accès sûr et sans entrave aux personnels humanitaires dans les zones où se trouvent les populations vulnérables ", ajoute le communiqué.

Au moins 14 personnes ont été tuées et 35 blessées. Il s'agit ici du nouveau bilan provisoire communiqué samedi par le général-major Peter Chirimwami, gouverneur militaire ad intérim de cette province dans un message à la presse. Cette situation fait suite aux combats qui opposent les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et les rebelles du M23 soutenus par le régime de Paul Kagame.

Le bilan des explosions de ce vendredi pourrait s’alourdir au regard de leurs conséquences. Tous les blessés sont pris en charge. Pendant ce temps, les FARDC et le M23 se rejettent les responsabilités de ces tirs mortels.

Pointé du doigt par la Communauté Internationale d'être à la base de cette attaque, le Rwanda rejette ces accusations. Le porte-parole du gouvernement Rwandais, Yolande Makolo a affirmé sur son compte X que « le RDF, une armée professionnelle, n’attaquerait jamais un camp de personnes déplacées. Regardez les FDLR et le Wazalendo sans foi ni loi soutenus par le FARDC pour ce genre d'atrocité».

Clément MUAMBA