Est de la RDC: William Ruto insiste sur la concentration des efforts sur le dialogue inter-congolais ainsi qu’entre la RDC et ses voisins, en particulier le Rwanda

William Ruto, Président du Kenya a fait part aux diplomates et organisations internationales accréditées à Nairobi (Kénya) les résolutions du sommet conjoint SADC-EAC tenu à Dar-es-Salaam en Tanzanie. Dans son exposé dimanche 9 février 2025, le président en exercice de la communauté des États de l'Afrique de l'Est a indiqué qu'en dehors du dialogue, il n'y a aucune possibilité d'envisager des solutions militaires pour la crise sécuritaire en RDC.

Il l’a dit dimanche devant les diplomates accrédités à Nairobi. C’était au lendemain du sommet conjoint SADC-EAC à Dar es Salam (Tanzanie), consacré à la crise sécuritaire dans l’est de la RDC.

"Avec d'autres dirigeants, nous avons appelé à un cessez-le-feu immédiat et l'accès humanitaire. Et une résolution pacifique par le biais d'un processus fusionné Nairobi-Luanda qui se centrera sur le dialogue. Nous avons clairement indiqué qu'il ne peut y avoir et qu'il n'y a aucune possibilité de solution militaire à ce problème de la RDC", a déclaré William Ruto.

Tout en condamnant les récentes attaques contre les missions diplomatiques à Kinshasa, il insiste sur la nécessité de concentrer les efforts autour du dialogue entre congolais mais aussi avec ses pays voisins dont le Rwanda.

"Il faut se concentrer sur le dialogue inter-congolais entre les parties en RDC. Et aussi sur le dialogue entre. La RDC et ses voisins. Plus particulièrement avec le Rwanda. Ce sera le point central du processus de médiation et du processus de facilitation. Il est regrettable que les missions diplomatiques et les forces de maintien de la paix, y compris le personnel de la SADC et de l'ONU aient été attaquées en RDC. Nous avons exhorté le gouvernement de la RDC à assurer la sécurité du personnel diplomatique et des missions de paix", a insisté M. Ruto.

À l’issue du sommet conjoint EAC-SADC organisé à Dar-es-Salam, en Tanzanie, sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, les Chefs d’État  et de gouvernement de deux blocs sous-régionaux ont pris une série d’importantes décisions  avec effet immédiat qui répondent à l’urgence humanitaire, au besoin pressant d’une désescalade et aux attentes de Kinshasa pour venir en aide aux populations meurtries de Goma, au Nord-Kivu.

Selon le communiqué final, le Sommet a notamment décidé de la cessation des hostilités et d’un cessez-le-feu immédiat et sans  conditions auxquels les partis étatiques et non étatiques sont tenues, la réouverture de l'aéroport de Goma et des principales voies d'approvisionnement terrestres et lacustres permettant l'acheminement de l'aide humanitaire ainsi que le rapatriement des militaires décédés et de l’évacuation des blessés.

D’autres décisions découlant de cette rencontre concernent l’élaboration d'un plan de sécurisation de la ville de Goma et des zones environnantes, la rencontre des Chefs d’État-major des armées de l’EAC et de la SADC dans 5 jours  pour vérifier l’application et la mise en œuvre des décisions prises, le renforcement de la coordination et la complémentarité structurelle des Processus de Nairobi et de Luanda ainsi que l’ajout  des facilitateurs venant même d’autres régions d’Afrique pour aider à la fusion des deux Processus.

Par ailleurs, poursuit le communiqué final, le Sommet conjoint a appelé à la mise en œuvre du concept d’opérations du plan harmonisé de neutralisation des FDLR et la levée des mesures défensives du Rwanda ainsi que  le désengagement des Forces du territoire congolais tel que prévu par le Processus de Luanda. Il a par ailleurs demandé la tenue d’ une réunion conjointe des ministres des deux blocs dans les 30 jours pour évaluer et accompagner toutes ces décisions  ainsi que  l’élaboration et la mise en œuvre des modalités de retrait des Forces étrangères non invitées sur le territoire congolais.

Clément MUAMBA