Le procès intenté par la République démocratique du Congo contre le Rwanda devant la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) s'est ouvert ce mercredi 12 février 2025 à Arusha, en Tanzanie. Lors de cette première audience, il était question pour la CADHP de se déclarer compétente ou pas sur cette requête de la RDC qui veut lever les zones d'ombres sur les décennies d'agression, de pillage des ressources minières et de massacre orchestrés par le Rwanda sur le sol Congolais.
La défense du Rwanda a appelé la Cour à se déclarer incompétente, avançant que les questions que soulève la RDC dans sa requête ne constituaient pas un différend entre les parties. En réaction, les avocats de la RDC, eux, ont balayé cet argumentaire tout étayant leur position de voir la CADHP juger cette affaire, en vertu des textes juridiques et les circonstances qui établissent la compétence de la Cour dans ce dossier.
À la tête de la délégation du gouvernement congolais, le vice-ministre de la justice et contentieux international, Samuel Mbemba, a balayé l'argument du Rwanda, mettant en avant les différents rapports d'experts des Nations unies, qui expliquent clairement l'implication du Rwanda dans les tueries dans l'est de la RDC.
“La tragédie du siècle dont la question est ici devant cette cour, a fait plus de 13 millions de morts et plus de 6 millions de déplacés internes, des familles chassées de leur terre parce qu'il y a des minerais à exploiter. Ce dont nous parlons est confirmé par plusieurs rapports dont celui des experts des Nations unies”, a déclaré Samuel Mbemba à l'issue de la première audience.
Il indique que les deux jours, c'est-à-dire ce mercredi 12 et jeudi 13 février, sont consacrés à l'examen de la recevabilité de la raquette N° 007/2023 puis viendra la phase du fond de l'affaire.
Pour la deuxième audience prévue ce jeudi, la cour africaine des droits de l'homme et des peuples va devoir se prononcer sur sa compétence et sur la recevabilité de la requête de Kinshasa, résolument engagé à avoir la condamnation du Rwanda au terme de ce procès.
Samyr LUKOMBO