30 mois de prison pour Mike Mukebayi : Moïse Katumbi déplore une condamnation «inique et manifestement politique»

Le député provincial Mike Mukebayi

Après 21 mois de détention provisoire à la prison centrale de Makala, l'opposant Mike Mukebayi est condamné, vendredi 21 février, à 30 mois de servitude pénale, par la cour d'appel de Kinshasa/Gombe pour notamment l'infraction des faux bruits. Moïse Katumbi, président de Ensemble pour la République, dont Mukebayi est membre, a rejeté cette décision de la justice congolaise. Il a critiqué une condamnation inique et manifestement politique rendue par une «justice malade ». Ce qui illustre d’après lui, que le régime de Tshisekedi est caractérisé par des «persécutions dont souffrent tous les opposants en RDC». 

«Ce n'est pas seulement une injustice infligée à un homme ; c'est une atteinte à l'ensemble du peuple, qui compromet gravement la recherche de la cohésion nationale et aggrave les fractures au sein de notre société pour laquelle on doit favoriser un vivre-ensemble apaisé», se plaint Katumbi, qui fustige cette décision, proposant l'inclusion et le dialogue dans ce contexte tumultueux du pays.

À en croire ses avocats, Mike Mukebayi, avant de connaître son sort, a été acquitté de 5 préventions retenues à sa charge, dont l'infraction de menace d'attentat. Condamné pour avoir dit qu'il n'aura pas d'élections en 2023, sa défense a recouru à l'émission après laquelle il était arrêté, lui et son collègue Daniel Safu. Elle s'est rendue compte que son client n'avait nullement fait une telle affirmation pour être condamné.

Néanmoins, le collectif des avocats de l'ancien député provincial de Kinshasa n'en démord pas. Il a promis de faire, d'après maître Laurent Onyemba. «Poursuivi pour 5 préventions, je ne m’explique pas la condamnation de notre client à 30 mois de prison pour propagation de faux bruits, infraction politique. Encore une fois, la justice congolaise ne rassure pas. Mon client me charge d’interjeter appel», a-t-il écrit hier après le verdict.

Samyr LUKOMBO