Plusieurs figures de premier plan et proches collaborateurs de l’ancien président Joseph Kabila, dont Aubin Minaku, Ramazani Shadary et Ferdinand Kambere, respectivement vice-président, secrétaire permanent et secrétaire permanent adjoint du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), ont été convoqués par l’auditorat militaire supérieur de Kinshasa/Gombe. Ces personnalités ont été interrogées dans le cadre d’une enquête sur leur implication présumée avec des groupes armés, en particulier la rébellion de l’AFC/M23, qui sévit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le président Félix Tshisekedi accuse Joseph Kabila de soutenir cette rébellion, qui occupe depuis plus d’un mois les villes de Goma et Bukavu, ainsi que de larges portions des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Lors d’une récente assemblée du PPRD, Aubin Minaku a annoncé la fin des « activités clandestines », suite à l’appel de Joseph Kabila en faveur d’un dialogue avec les rebelles de l’AFC/M23. Toutefois, cette prise de position n’a pas été bien accueillie par le pouvoir en place, qui continue d’affirmer que Joseph Kabila est le véritable meneur de la rébellion. Après une journée marathon d’auditions, les dirigeants du PPRD ont dénoncé une forme de « persécution politique », estimant que ces convocations visaient à empêcher le retour de Joseph Kabila sur le devant de la scène politique.
Ferdinand Kambere, ancien ministre et secrétaire permanent adjoint du PPRD, a affirmé avoir prouvé devant l’auditorat militaire qu’il n’entretenait aucun lien avec l’AFC/M23. Il a également insisté sur le fait que le PPRD demeure un parti profondément enraciné dans la société congolaise, malgré les efforts pour le marginaliser. Ces auditions interviennent dans un climat de fortes tensions politiques entre les soutiens de Joseph Kabila et l’administration de Félix Tshisekedi, alors que le pays fait face à une grave crise sécuritaire dans ses régions orientales.
Pendant les sensibilisations à l’adhésion des jeunes dans l’armée, Jean-Pierre Bemba a multiplié des accusations sur le soutien de Joseph Kabila aux rebelles, rassurant en détenir même les preuves. "Le vrai commanditaire de cette opposition, c'est mon prédécesseur, c'est Joseph Kabila. Mais il ne l'avoue pas, il n'assume pas ses actions", avait déclaré Félix Tshisekedi lors de la Conférence de Munich sur la sécurité.