Alors que la province du Nord-Kivu était considérée comme la prochaine entité où la Mission de l'organisation des Nations-Unies pour la stabilité au Congo (Monusco) devrait plier bagage après la province du Sud-Kivu, la résurgence de la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda est venue bouleverser les plans en retardant ce départ de commun en accord avec les autorités congolaises. Ce jour, le gouvernement congolais est conscient du rôle que peut encore jouer la mission onusienne.
"J'ai toujours été clair par rapport au départ de la Monusco même quand nous étions dans une situation moins tendue du point de vue sécuritaire que l'actuel. Ma position a toujours été que la Monusco si elle quitte, elle doit quitter quand nous sommes en mesure de gérer cette transition et d'assurer la sécurité et le bien-être de nos populations. Raison pour laquelle, quand nous étions dans la logique du départ de la Monusco du Nord-Kivu et de l'Ituri, nous avons insisté sur un départ conditionnel et donc un départ qui allait nous permettre d'identifier les zones spécifiques où la Monusco pouvait se retirer au lieu de procéder à un départ par province comme c'était initialement le cas", a déclaré samedi dernier, Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre des affaires étrangères.
Même pour le Sud-Kivu, une possibilité de redéploiement des casques bleus se dessine au regard de la présence des rebelles de l’AFC/M23 dans cette partie. Et pour ce cas précis, les réflexions sont en cours.
"Il y a beaucoup d'interrogations parce que la Monusco a en effet quitté le Sud-Kivu mais en même temps nous nous trouvons dans une logique de la résolution 2773, une logique qui veut aussi l'imposition d'un cessez-le-feu et qui veut évidemment le monitoring et le suivi de ce cessez-le-feu. Nous pensons que c'est quelque chose qui est tout à fait naturel dans les termes du mandat et dans les termes de ce que les missions de maintien de la paix sont appelées à faire. Il est tout à fait normal de s'attendre à ce qu'une mission comme la Monusco qui a un canal direct avec le Conseil de sécurité puisse aussi exercer ces genres des responsabilités y compris au Sud-Kivu si besoin", a expliqué la cheffe de la diplomatie congolaise.
L'année dernière, la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a fermé son bureau de Bukavu, centre névralgique de ses opérations au Sud-Kivu depuis plus de 20 ans, lors d'un événement de haut niveau. Comme convenu avec le gouvernement de la RDC, la Mission achèvera son retrait du Sud-Kivu le 30 juin, marquant ainsi la fin de la première phase de son désengagement du pays.
La cérémonie de clôture a vu la participation de la Représentante Spéciale du Secrétaire Général (RSSG) en RDC et Cheffe de la MONUSCO, Madame Bintou Keita, de la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement, Judith Suminwa, du gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, ainsi que d'autres représentants des Nations Unies et du gouvernement de la RDC
"Bien que la MONUSCO se soit retirée du Sud-Kivu, nous restons engagés à remplir notre mandat en Ituri et au Nord-Kivu." avait rassuré Bintou Keita, Cheffe de la MONUSCO dans son mot de circonstance, allusion faite à la suite du processus de départ de la MONUSCO qui prévoyait en premier lieu un départ au Sud-Kivu, ensuite au Nord-Kivu et enfin dans la province de l'Ituri toujours dans l'Est de la République Démocratique du Congo.
L'occupation de Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu par la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda est à la base de la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la RDC et impacte " négativement" le travail de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) dans l'Est de la RDC.
Dans son intervention lors de la réunion du Conseil de sécurité tenue mercredi 19 février 2025, Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général en RDC a fait état d'une série d'entraves qui empêchent son institution à assumer " pleinement" ses missions en République Démocratique du Congo.
Clément MUAMBA