Les éleveurs de petits bétails du territoire insulaire d’Idjwi, dans la province du Sud-Kivu, tirent la sonnette d’alarme face à l’apparition de la peste des petits ruminants (PPR) dans les groupements de Kihumba et Bugarula.
Selon des sources locales, près de 30 chèvres présentent des symptômes de cette maladie virale hautement contagieuse : fortes diarrhées, écoulement nasal purulent et hérissement des poils. Parmi ces cas, 26 ont été enregistrés à Kihumba et 4 à Bugarula.
L'information est confirmée par Crispin Musafiri, vétérinaire au Centre de Promotion Rurale (CPR), une organisation locale engagée dans le développement rural à Idjwi. Il appelle à des mesures urgentes pour contenir la propagation de cette maladie qui menace déjà la survie des troupeaux dans cette zone enclavée.
"Nous faisons face à une situation préoccupante dans les localités de Kihumba et Bugarula. Près de 30 chèvres, dont 26 à Kihumba et 4 à Bugarula, présentent des signes cliniques alarmants. Les symptômes observés incluent une forte diarrhée persistante, un écoulement nasal purulent et un hérissement notable des poils. Ces signes laissent suspecter une pathologie infectieuse grave, possiblement virale ou bactérienne, qui pourrait se propager rapidement si aucune mesure de contrôle n’est prise. La diarrhée sévère entraîne une déshydratation rapide des animaux, compromettant leur état général", a-t-il déclaré.
Et de poursuivre :
"L’écoulement nasal purulent pourrait indiquer une infection respiratoire avancée, tandis que le hérissement des poils est souvent un signe de fièvre ou de malaise généralisé. Face à cette situation, il est urgent d’isoler les animaux malades, d’instaurer un traitement symptomatique, et surtout, d’identifier précisément l’agent pathogène en cause par des analyses en laboratoire. Je recommande fortement aux éleveurs de ne pas déplacer les animaux malades vers d’autres zones, de désinfecter régulièrement les enclos, et de contacter les services vétérinaires dès l’apparition de tout signe clinique suspect. Un plan de riposte rapide est indispensable pour éviter une épidémie qui pourrait mettre en péril l’ensemble du cheptel local", a-t-il indiqué.
Face à cette situation préoccupante, les éleveurs lancent un appel pressant au Gouvernement congolais, à ses partenaires techniques et financiers, ainsi qu’aux organisations nationales et internationales œuvrant dans le secteur de l’élevage, pour une intervention rapide.
Cette alerte intervient une semaine seulement après l’annonce de la mort d’au moins 70 vaches atteintes de la fièvre aphteuse dans le territoire voisin de Mwenga, toujours au Sud-Kivu.
Josué Mutanava, à Goma