La rivière Ndjili, qui traverse plusieurs communes de Kinshasa avant de se jeter dans le fleuve Congo, a perdu près de 40 mètres de sa largeur initiale en raison des constructions anarchiques qui empiètent sur son lit. C’est ce qu’a révélé le ministre d’État en charge de l’Aménagement du territoire, Guy Loando, lors d’un briefing presse jeudi dernier avec son collègue de la Communication et Médias, Patrick Muyaya.
Selon les experts, la rivière Ndjili mesurait 64 mètres de large en 2002. Aujourd’hui, elle n’en fait plus que 24.
« Il nous a été expliqué par des techniciens que la rivière Ndjili, qui se jette dans le fleuve Congo, avait une largeur de 64 mètres en 2002. Mais aujourd’hui, elle n’en a plus que 24. Cela signifie que 40 mètres ont été remblayés par l’homme, ce qui empêche l’eau de s’écouler normalement vers le fleuve », a déploré Guy Loando.
Cette situation a contribué au débordement de la rivière début avril, après de fortes pluies enregistrées dans la province du Kongo-Central. Les eaux ont inondé plusieurs quartiers de Kinshasa, causant d’importants dégâts matériels et humains.
Le gouvernement avait alors fait état de plus de 150 morts, de nombreux blessés et de maisons détruites. Plusieurs sinistrés sont actuellement pris en charge dans les sites d’hébergement installés à Tata Raphaël, Lumumba 1 et 2.
Le ministre Guy Loando a toutefois salué l’adhésion de la RDC au Groupe intergouvernemental sur les observations de la Terre (GEO), estimant que les données fournies par cette plateforme permettront à l’État d’anticiper les catastrophes naturelles.
Les zones concernées par ces constructions illégales sont notamment situées le long de la rivière Ndjili, de Mont-Ngafula (quartier Lemba-Imbu), en passant par Kisenso (quartiers Kabila, ex-Anciens Combattants, Gare, Bikanga), jusqu’aux quartiers Debonhomme (Matete) et Kingabwa (Limete). Autrefois consacrées à l’agriculture, notamment à la riziculture, ces zones marécageuses, pourtant déclarées non aedificandi, sont aujourd’hui occupées par des habitations érigées sans autorisation.
Samyr Lukombo