RDC : l’UE rassure son accompagnement pour la mise en place effective de la justice transitionnelle

Justice élève une nation
Ph. ACTUALITE.CD

La RDC et l’Union européenne ont tenu, jeudi 30 septembre, la 2ème session du dialogue politique à Kinshasa. La cérémonie a été présidée par le Premier ministre Sama Lukonde et a connu la participation des Ambassadeurs des Etats de l'UE et des membres du gouvernement congolais ainsi que quelques personnalités congolaises.

Les deux parties ont relevé que certains engagements individuels et conjoints ont connu un début d'exécution et d'autres sont dans un processus devant permettre de réunir les conditions de leur mise en œuvre optimale. A ce sujet, l’UE a salué le début de la mise en place de la justice transitionnelle et rassuré son accompagnement pour son effectivité.

« Les parties saluent les premières étapes vers une stratégie nationale de justice transitionnelle et l'Union européenne renouvelle son engagement à l'accompagner en coordination avec les autres parties prenantes, notamment la Commission nationale des droits de l'Homme (CNDH) et le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l'Homme (BCNUDH) », dit un communiqué conjoint RDC-UE.

Et d'ajouter :

« Les parties insistent sur le caractère fondamental que constitue le respect de l'Etat de droit, la bonne administration de la justice et le renforcement de la lutte contre l'impunité, en particulier, à l'égard des auteurs des violations et atteintes aux droits humains. Elles déplorent qu'en dépit des efforts du Gouvernement congolais, des cas de violations et d'atteintes aux droits et libertés persistent. Elles s'engagent à coopérer en vue de leur éradication et réaffirment leur engagement mutuel à poursuivre et à accompagner les réformes nécessaires dans le secteur de la justice ».

En conseil des ministres du vendredi 7 août 2020, le président Félix Tshisekedi avait opté pour la justice transitionnelle face aux divers crimes commis en RDC. Le prix Nobel de la Paix 2018, Docteur Denis Mukwege a toujours plaidé pour la mise en place de cette forme de justice qui désigne un ensemble de mesures judiciaires et non judiciaires permettant de remédier au lourd héritage des abus des droits humains dans les sociétés qui sortent d'un conflit armé ou d'un régime autoritaire. Le principe est qu’en promouvant la justice, la reconnaissance des victimes et la commémoration des violations passées, on multiplie les chances de la société de revenir à un fonctionnement pacifié et démocratique. Les quatre mesures centrales de la justice transitionnelle (procès, publication de la vérité, réparations et réformes administratives) sont destinées à garantir quatre objectifs : la reconnaissance, la confiance, l'état de droit et à terme la réconciliation.

Le rapport Mapping de l’ONU sur les crimes commis en RDC revient sur les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises sur le territoire de la République démocratique du Congo (RDC) entre mars 1993 et juin 2003.

Fonseca MANSIANGA