Face à l’occupation d’une partie du Nord-Kivu et du Sud-Kivu par la rébellion du M23/AFC soutenue par l’armée rwandaise, la classe sociopolitique congolaise explore des solutions pour rétablir la paix dans l’Est du pays et la région des Grands Lacs. Dans ce cadre, les églises catholique et protestante ont initié le projet « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs ». Ce plan vise à organiser un dialogue national inclusif, afin de renforcer la cohésion nationale et proposer des solutions durables à la crise sécuritaire.
Encouragé par le président Félix Tshisekedi, ce projet cherche à rassembler divers acteurs sociopolitiques autour d’une réflexion sur la gouvernance et la gestion des défis politiques, économiques et sécuritaires du pays. Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, insiste sur l’importance de ces consultations pour éviter le recours aux armes et favoriser une approche pacifique à la résolution des conflits. Une liste de commissions thématiques sera prochainement publiée pour structurer les discussions.
Bien que le président Tshisekedi refuse toute négociation directe avec le M23, les églises estiment qu’un dialogue inclusif doit inclure les groupes armés soutenus par des puissances étrangères. Selon Monseigneur Nshole, il serait incohérent de rechercher la paix tout en excluant ceux qui ont pris les armes. De même, les acteurs sociopolitiques exilés doivent être impliqués pour garantir un processus équilibré et crédible. L’adhésion sincère du chef de l’État au projet pourrait lever certains obstacles et faciliter les garanties nécessaires à sa mise en œuvre.
Pour donner une dimension régionale à leur initiative, la CENCO et l’ECC ont sollicité le soutien du président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, actuel président de la SADC, ainsi que de William Ruto, président du Kenya et de la Communauté de l’Afrique de l’Est. Dans leur correspondance, elles ont mis en avant l’ampleur des souffrances des populations de l’Est de la RDC et insisté sur la nécessité d’une approche globale pour instaurer une paix durable, tant en RDC que dans la région des Grands Lacs.