RDC : même si ses combattants sont présents à Rutshuru, le M23 ne reconnaît pas d'être auteur de l’attaque de Chanzu et Runyonyi

Carte de Rutshuru

La réaction du M23 n’a pas tardé après que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) l’ont accusé d’avoir attaqué les villages de Chanzu et Runyonyi, dans le groupement de Jomba (territoire de Rutshuru) au Nord-Kivu. La rébellion défaite en 2013 rejette cette accusation et affirme être engagée depuis plus d’une année « dans les pourparlers avec le gouvernement de Kinshasa » où ses « délégués ont séjourné et ont eu des échanges très fructueux » avec l’administration de Félix Tshisekedi.

« Il est donc mal indiqué de croire que notre Mouvement puisse s’engager dans des hostilités avec les FARDC en ce moment où le partenariat avec le Gouvernement de la République se porte mieux et que tous les espoirs sont encore permis. En clair, le M23 n’est pas engagé dans quelques confrontations armées dans le territoire de Rutshuru », dit le communiqué du M23 signé par son président Bertrand Bisimbwa.

Le M23 signale tout de même que ses combattants sont toujours dans le territoire de Rutshuru depuis 2027 « pour y attendre la réponse du gouvernement aux causes profondes du conflit qui nous a opposé, subissent des actes de provocation de la part des quelques éléments incontrôlés des FARDC depuis l’année 2020 ».

« Cependant, ils (combattants, Ndlr) se sont toujours abstenus de répondre de peur de provoquer une nouvelle guerre inutile », indique le communiqué.

Les FARDC, à travers un communiqué signé par le Chef d’état-major général de l'armée, précise que « le M23 a attaqué les positions de Chanzu et de Runyonyi avec l’intention de mener des actions de déstabilisation et ailleurs dans la province ».

L’armée rappelle également qu’en 2020 cette rébellion « avait attaqué sans succès les localités de Bigega, Ndiza et Mikenge dans les environs de Chanzu », sans oublier « la tentative infructueuse d'attaquer les monts Sabinyu, Visoke et Karisimbi dans le territoire de Rutshuru » en 2017.

Dès la matinée de ce lundi, la société civile de Rutshuru a aussi soupçonné le M23 d’être à la base de l’attaque de Chanzu et Runyonyi.

Contexte

En 2013, plus d’un millier de combattants M23 avaient été défaits sur la colline de Chanzu mettant fin à l’activisme de cette rébellion sur le sol congolais. Ces combattants avaient traversé au Rwanda pour les uns, et en Ouganda pour les autres. Dans ces deux pays voisins, les anciens M23 étaient cantonnés dans des camps et finalement, la plupart parmi eux étaient retournés au maquis dans le Rutshuru. Ils avaient tenté une nouvelle fois l’aventure militaire. Des affrontements les avaient opposés à l’armée congolaise dont deux hélicoptères étaient abattus dans la région. Les militaires et membres d’équipage de ces appareils étaient torturés et abattus par le M23.