Le porte-parole du gouvernement de la République Démocratique du Congo a fustigé lundi ce qu’il qualifie de récupération politique à la suite de l’assassinat du député de l’opposition Chérubin Okende dont le corps a été retrouvé le vendredi 14 juillet dernier à Kinshasa.
"Il y a certains qui ne se mettent pas à place de la famille qui a été touchée, à la place de nous ses collègues au niveau du gouvernement ou des collègues au niveau de l'Assemblée nationale pour penser pouvoir tirer les dividendes politiques d'une situation qui est aussi dramatique et qui nous affecte", a affirmé Patrick Muyaya au cours d’un briefing avec la presse.
Près d’une semaine après, la commission annoncée par le gouvernement pour enquêter sur cet assassinat n’est toujours pas en place. "Ceux qui doivent nous appuyer ont été déjà saisis pour que rapidement nous puissions apporter des réponses et de ce point de vue le parquet pourra faire des communications sur le contenu de l'enquête", a indiqué M. Muyaya.
Aucune ressemblance avec l'assassinat de Floribert Chebeya
L’Eglise catholique a, le meme jour de la découverte du corps de l’ancien ministre des transports, dénoncé cet assassinat qui rappelle “ les circonstances de celui de l'activiste de droit de l'homme Floribert Chebeya ”, il y a 13 ans. Le porte-parole du gouvernement ne trouve aucune ressemblance entre les deux cas.
"Vous ne pouvez pas faire de comparaison. Floribert Chebeya a été invité dans les locaux de la police pour être entendu et nous connaissons la suite parce qu'il y a eu des enquêtes qui ont établi des responsabilités. Pour ce qui concerne notre regretté collègue, personne ne peut infirmer ou affirmer la thèse qui a été répandue. Il y a des gens qui ont fait des annonces mais toutes ces choses nécessitent aujourd'hui d'être minutieusement traitées au niveau des parquets pour qu'on puisse nous apporter la lumière", a-t-il souligné.
Après son enlèvement par des hommes armés, mercredi 12 juillet, son corps a été retrouvé le jeudi 13 juillet à bord de sa Jeep Lexus Super Sport immatriculée 8953AF/19 devant le garage de Kinshasa, en diagonale de la Direction Générale de la Société Pétrolière du Congo (SEP CONGO). Les premiers éléments d’enquête semblent confirmer la thèse d'un crime crapuleux et un premier suspect a été interpellé.
Pour mener des enquêtes et donner de la lumière sur les circonstances et les commanditaires du meurtre de Chérubin Okende, le gouvernement congolais requiert la Belgique. C’est la Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux qui a été chargée de prendre contact avec les autorités belges dont le Premier Ministre lui a dit la disponibilité de son pays à déléguer ses experts.
Clément MUAMBA