À près de 30 jours de la tenue des élections générales prévues le 20 décembre prochain, l'audit du fichier électoral par un cabinet d'audit indépendant a toujours figuré parmi les revendications de certains candidats présidents de la République de l'opposition. Interrogé sur ce qu'elle pense de cette situation qui a toujours été à la base des tensions entre les leaders de l'opposition et la commission électorale nationale indépendante (CENI) Malin Björk, coordonnatrice de la mission d'observation électorale de l'Union Européenne considère que c'est très tôt pour que son organisation s'exprime sur la question du fichier électoral et promet de prendre en compte les avis et observations des uns et des autres sur ce dossier.
"Le fichier électoral est toujours un des sujets dans les élections, notre observation, notre mission est encore trop tôt pour pouvoir se prononcer sur cette question. Je dirais qu'on va suivre attentivement comment ça se déroule mais on a pris note des observations et perceptions qui nous ont été apportées à ce sujet et on devrait y revenir par la suite dans nos observations", a dit devant la presse mardi 21 novembre 2023 Malin Björk à l'occasion du lancement officiel de la mission d'observation électorale de l'Union Européenne en RDC.
Complétant sa collègue sur la même question, Stéphane Mondon Chef observateur adjoint de la mission d'observation électorale de l'Union Européenne précise qu'il est difficile pour une mission d'observation électorale de se prononcer sur un fichier électoral où on a pas suivi depuis le début mais son institution va plutôt se baser sur les conséquences qui engendreront de ce fichier après élections.
"C'est très compliqué pour une mission d'observation électorale de commenter sur un fichier dont nous n'avons pas observé la construction mais bien-sûr nous observerons la conséquence de ce fichier c'est-à-dire le jour des élections si les gens peuvent voter,s'il y a un moyen de vérifier leur identité même avec des cartes d'électeurs qui ont été effacées, tout ça fait partie de notre observation et fera partie de notre analyse et vous aurez nos conclusions lors de la seconde conférence de presse 48 heures après les élections (Ndlr, vendredi 22 décembre 2023)", a ajouté Stéphane Mondon, numéro 2 de la mission d'observation électorale de l'UE.
Prenant la parole et s’adressant au président de la centrale électorale dans un échange tendu lors de la dernière réunion avec les candidats Présidents de la République, Martin Fayulu candidat n°21 s'était montré très critique et est revenu sur sa principale demande : l’audit du fichier électoral.
« Nous voulons que le fichier électoral soit audité. Le fichier ne peut pas être corrompu. C'est l'élément essentiel du vote. Beaucoup de gens vont dans les centres et ne trouvent pas leurs noms (...) », a déclaré Martin Fayulu tout en essayant d’établir un parallélisme entre le fichier électoral de 2018 audité par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l’actuel.
Pour le président de la CENI, Denis Kadima, la question autour du fichier électoral et son audit a déjà évolué, et sa page tournée d'autant plus que ce n'était pas une exigence légale. Il propose de travailler en collaboration avec les différentes parties prenantes afin de parvenir un produit définitif de meilleure qualité, dit-il.
Clément MUAMBA