Les évêques de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) se sont exprimés sur les élections élections de décembre dernier critiquées pour les irrégularités qui les ont entachées. À l'issue de deux jours de travail sur l’évaluation du processus électoral, les prélats catholiques notent que le chaos enregistré lors de cette 4ème édition des élections relève en partie de l'obstination de la CENI qui, au regard des contraintes dont elle était pourtant consciente, a organisé les élections par défi , en violation du cadre juridique national et de l'administration électorale.
"Après la Déclaration préliminaire de la MOE CENCO-ECC, nous avons découvert par la suite, un nombre impressionnant de votes parallèles avec les machines à voter trouvées chez des particuliers. D'aucuns se posent la question de savoir s'il n'y avait pas planification quelque part au niveau du pouvoir organisateur. La facilité avec laquelle les dispositifs électroniques de vote (DEV) et les rouleaux des bulletins de vote se sont trouvés un peu partout dans les mains des particuliers, étonne plus d'un. La CENI devrait s'interroger sur son rôle dans cet imbroglio, car c'est elle qui a le contrôle exclusif de toutes ces machines et elle ne s'est jamais plainte d'un vol quelconque de son matériel", ont fait remarquer les évêques dans leur déclaration rendue publique ce jeudi 18 janvier 2024.
Par ailleurs, les évêques de la CENCO déplorent le fait que la CENI n'a pas accédé à la demande de mise en place d’une commission mixte et indépendante pour des enquêtes.
"Pour quelles raisons? Elle s'est arrangée en se positionnant comme juge et partie pour invalider 82 candidats. Elle a annoncé une deuxième liste d'invalidés, qui n'est toujours pas publiée. Cette opacité de la CENI nous semble une suite logique des cas observés antérieurement, notamment les cas des kits d'enrôlement retrouvés entre les mains des particuliers pour lesquels la CENI a refusé le Cadre de concertation sollicité pour clarifier les choses, des centres d'Inscription fictifs pour lesquels on n'a eu aucune explication, le refus d'un audit indépendant du fichier électoral, etc", ont-ils ajouté.
La Cour constitutionnelle a dans son arrêt confirmé les résultats de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) proclamant Felix-Antoine Tshisekedi, président de la République. Félix Tshisekedi est désormais crédité de 73,47% des suffrages exprimés (13.058.962 voix).
Après l'étape des contentieux et l'arrêt de la Haute Cour, s'ouvre celle de la prestation de serment du président de la République réélu Félix Tshisekedi. Selon le calendrier de la CENI, la prestation de serment est prévue pour le 20 janvier 2024 devant les juges de la même Haute Cour dirigée par Dieudonné Kamuleta Badibanga.
Plusieurs irrégularités et fraudes sont dénoncées lors des élections présidentielles, législatives nationales et provinciales ainsi que celle des conseillers municipaux prévues le 20 décembre mais qui se sont étendues jusqu'au 27 décembre 2023. En dépit de cette situation, les principaux candidats de l'opposition dont Moïse Katumbi et Martin Fayulu n'ont pas saisi la Cour constitutionnelle qu'ils considèrent comme inféodée au pouvoir.
Clément MUAMBA