Le Parlement rwandais rejette la résolution du Parlement européen sur la crise à l’est de la RDC

Parlement européen
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Le Parlement rwandais a adopté une résolution rejetant la position du Parlement européen sur la crise sécuritaire à l’est de la République démocratique du Congo. Les autorités rwandaises dénoncent une approche biaisée qui, selon elles, occulte les causes profondes du conflit et ignore les préoccupations sécuritaires du Rwanda.

Dans sa résolution, le Parlement rwandais affirme que 100 000 réfugiés congolais sont actuellement sur le sol rwandais, fuyant les violences dans l’est de la RDC. Il attribue ces déplacements massifs à l’instabilité provoquée par des décennies de conflits armés, notamment par la présence de plus de 250 groupes armés dans la région, parmi lesquels les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qualifiées de "milice génocidaire" par Kigali.

Le Parlement rwandais rejette l’analyse du Parlement européen, qui impute les tensions à des enjeux liés à l’exploitation minière. Selon lui, la racine du problème réside plutôt dans la mauvaise gouvernance congolaise, l’exclusion de certaines communautés et la persistance des discours de haine ciblant les Tutsis congolais. Il accuse également Kinshasa de collaborer avec la FDLR et d'avoir formé une coalition militaire régionale incluant des milices congolaises, les Wazalendo, des forces burundaises et des mercenaires européens.

Face aux appels de plusieurs partenaires internationaux à sanctionner le Rwanda, le Parlement rwandais dénonce la "politisation de la coopération au développement" par certains pays occidentaux et institutions comme l’Union européenne, affirmant que ces sanctions n’ont jamais permis d’instaurer la paix dans la région.

Le Rwanda accuse également le gouvernement congolais d’avoir intégré la FDLR au sein des FARDC et de préparer une offensive militaire contre son territoire, citant l’accumulation d’armes lourdes et la construction de tranchées en direction de la frontière rwandaise après la chute de Goma.

Tout en dénonçant les positions du Parlement européen, le Parlement rwandais réaffirme son soutien à une résolution politique du conflit. Il plaide pour un dialogue direct entre les parties prenantes, en s’appuyant sur les conclusions du sommet conjoint de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) tenu à Dar es Salam le 8 février 2025, et validé par l’Union africaine une semaine plus tard.

Dans sa résolution, le Parlement appelle la communauté internationale à éviter une approche partiale et à encourager les belligérants à s’engager dans des pourparlers en vue d’une solution durable.

Le texte a été transmis aux principales institutions de l’Union européenne, de l’Union africaine ainsi qu’aux organisations régionales concernées par la crise sécuritaire dans la région des Grands Lacs.