Christophe Mboso, président du bureau d’âge de l’Assemblée nationale a demandé, vendredi 2 février, aux députés de procéder déjà à la lecture minutieuse du règlement intérieur de leur chambre pour voir s’il y a nécessité d’en proposer des modifications.
« Chers collègues, dans le cadre des matières inscrites à l'ordre du jour de la présente session figure notamment l’adoption du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Notre chambre parlementaire a déjà un règlement intérieur. Je vous demande de le lire minutieusement pour voir s’il y a des modifications à y apporter», a dit Christophe Mboso.
Lors de la précédente législature, quelques groupes parlementaires de l’opposition (FCC) s'étaient retrouvés amputés de certains de leurs membres qui ont adhéré à l’Union sacrée. Ils ont continué à fonctionner avec moins de 25 membres contrairement au règlement intérieur avec comme conséquence plus de 150 députés non-inscrits.
Pour juguler cette situation, plus de 50 députés à la tête desquels Jacques Djoli s'étaient résolus de proposer la modification du règlement. Le texte avait déjà été déposé pour «rendre le fonctionnement de la chambre du parlement fluide». Les élus s’étaient finalement opposés à la modification du règlement qui était programmé en plénière au «motif que le texte leur avait été remis sur banc, ce qui viole le même qui veut que les documents de travail soient distribués aux élus 48 heures avant pour leur permettre de s’en imprégner».
Dans le texte de modification, les élus voulaient adapter le règlement intérieur dans ses dispositions relatives notamment au nombre et aux conditions de créations des groupes parlementaires, à la déclaration d’appartenance à l’opposition ou à la majorité parlementaire devenues obsolètes avec la rupture de la majorité de la coalition FCC-CACH.
Le président Félix Tshisekedi déclarait dans son discours à la nation du 6 décembre 2020 que la «majorité parlementaire s'était effritée et qu’il nommait un informateur pour identifier la nouvelle majorité ». Ceci a entraîné un bouleversement quasi total dans l’ordre institutionnel. Ce dernier a été renforcé par l’arrêt du 15 janvier 2021 de la Cour constitutionnel rendant les députés «électrons libres», c’est-à-dire, pas trop liés aux partis et/ou regroupements politiques sous les labels desquels ils ont été élus.
Le PPRD et tant d’autres regroupements politiques se sont vus presque vidés de leurs élus qui ont vite adhérés à l’USN, craignant la menace ou l’épée de damoclès expresse du Président Félix Tshisekedi qui pesait sur eux au cas où il n’obtenait pas la majorité au parlement. « Je n’exclus pas la possibilité -étant donné que la crise est persistante avec un parlement qui ne veut pas accompagner le Gouvernement, d’user de mes prérogatives pour vous demander cette majorité », ajoutait-il, notant que la coalition avec le camp Kabila « ne m’a pas permis de mettre en place ce, pourquoi j’ai été élu ».
Berith Yakitenge