Est de la RDC: En plus des condamnations verbales, Kamerhe réclame de la communauté internationale des sanctions contre le Rwanda et l’Ouganda

Vital Kamerhe
Vital Kamerhe, Président National de l'UNC/Ph. ACTUALITE.CD

La RDC obtiendra-t-elle finalement les sanctions de la communauté internationale qu’elle ne cesse de demander contre le Rwanda pour son rôle déstabilisateur à travers la rébellion du M23 dans sa partie orientale. Pour l'instant, elle ne peut que compter sur le processus de paix que conduit l’Angola. Mais Kinshasa continue de réclamer des sanctions politiques et économiques. Mardi, lors de la clôture de l'année académique et l'ouverture au collège des Hautes Études de stratégie et défenses (CHESD) et à l'Ecole Supérieure d'Administration Militaire (ESAM), Vital Kamerhe a réitéré cette demande qu’elle a d’ailleurs formulé lors d’une récente mission aux USA. Mais Kamerhe souhaite que ces sanctions n'épargnent pas l’Ouganda dont le rôle aux côtés des rebelles du M23 est également mentionné dans le dernier rapport d’experts des Nations unies 

"Nous remercions la Communauté Internationale, particulièrement les Nations-Unies, l'Union Européenne, l'Union Africaine et toutes les organisations internationales pour les résolutions, messages de condamnation du Rwanda et de l'Ouganda mais ceci malheureusement ne s'accompagnent d'aucune sanction”, a souligné Vital Kamerhe dans son discours.

Pour Kamerhe, en l’absence des sanctions, “rien ne va bouger”. “La RDC a pour vocation d'impulser le développement de par sa position, de par sa grandeur et de par ses richesses, elle ne demande qu'une seule chose que les forces du Rwanda et de l'Ouganda se retirent de son territoire et que nous construisions ensemble le fondement pour le développement de l'Afrique et que cette Afrique que nous aimons tous puisse jouer son rôle dans la mondialisation à visage humain", a-t-il précisé.

Kinshasa maintient son accusation contre Kigali de soutenir les rebelles du M23. Plusieurs rapports y compris celui des experts des Nations unies récemment publié confirment la présence des troupes rwandaises au Nord-Kivu. Le rapport mentionne que le Rwanda a déployé entre 3 000 et 4 000 de ses soldats sur le territoire congolais aux côtés des rebelles du M23. Un nombre de loin plus élevé que celui des combattants du M23, selon le document. Ce dernier donne aussi le rôle de l’Ouganda dans cette guerre. Le rapport affirme que des officiels ougandais ont permis le transit sans restriction des troupes du M23 et de l'armée rwandaise à travers l'Ouganda. Il indique également que des responsables du M23 ont été aperçus à plusieurs reprises cette année en Ouganda. Ce que la partie ougandaise rejette catégoriquement.

Mais le gouvernement congolais n’a toujours pas pris une position claire contre l’Ouganda. Les autorités congolaises disent toujours enquêter pour prouver le rôle de Kampala dans la crise de l’Est.

Pendant ce temps, l'Angola, médiateur désigné par l'Union Africaine dans la crise entre Kinshasa et Kigali, a relancé ce mardi les discussions au niveau ministériel dans le cadre de la feuille de route de Luanda. Selon la Présidence angolaise, la deuxième réunion ministérielle entre la RDC et la République du Rwanda a débouché sur l'instauration d'un cessez-le-feu qui entrera en vigueur à partir de minuit le 4 août à l’expiration de la trêve humanitaire en vigueur sur demande des USA. Le cessez-le-feu, convenu à Luanda, sera contrôlé par un mécanisme de vérification ad hoc renforcé.

Clément MUAMBA