Le vice-premier ministre et ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, a défendu mercredi sur les ondes de Top Congo l’idée d’une révision ciblée de la Constitution de la RDC, tout en rejetant les craintes d’un éventuel changement constitutionnel.
"Je ne comprends pas de quoi les gens ont peur en fait, de la révision de la Constitution", a-t-il déclaré, précisant que la discussion actuelle porte uniquement sur une révision, telle que prévue dans le cadre constitutionnel. Interrogé sur les déclarations récentes d’Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, évoquant un changement, Jean-Pierre Bemba a répondu : "Vous lui poserez la question là-dessus."
Le vice-premier ministre a identifié plusieurs articles susceptibles d’être révisés pour améliorer la gouvernance. Parmi eux, l’article 10 sur la nationalité congolaise, qu’il considère comme "trop exclusif". Il a plaidé pour une discussion sur le statut des Congolais ayant acquis une autre nationalité en raison de conflits ou de contraintes politiques.
Il a également évoqué l’article 198, dénonçant la manière actuelle d’élire les gouverneurs de province et les sénateurs. "Est-ce qu’on ne peut pas se mettre d’accord pour dire que les gouverneurs soient également élus au suffrage direct ?", s’est-il interrogé, critiquant le rôle des députés provinciaux dans ces processus qu’il juge peu transparents.
Enfin, Jean-Pierre Bemba a remis en question la pertinence des articles relatifs aux minorités ethniques, estimant que cette notion est mal définie et pourrait être sujette à des interprétations problématiques. "Pour moi, il n’y a pas de minorité ethnique. Nous avons plus de 450 ethnies dans ce pays", a-t-il affirmé.
Pour lui, ces débats doivent être menés sereinement dans le cadre d’une commission que le président de la République pourrait mettre en place. "Je dis, de quoi a-t-on peur ? Laissons cette commission être mise en place, mais je pense qu’il y a des articles sur lesquels on doit pouvoir discuter", a-t-il conclu.