Pour Johan Borgstam, « l’UE est claire : il faut que le Rwanda retire ses troupes dans l’est de la RDC »

Johan Borgstam
Johan Borgstam

Le représentant spécial de l’Union européenne (UE) pour la région des grands lacs, Johan Borgstam, séjourne à Kinshasa, capitale de la RDC, depuis ce lundi 16 décembre. Avec le président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, ils ont échangé, ce mardi, sur le processus de paix de Luanda censé mettre fin aux hostilités avec les rebelles du M23 et aboutir au retrait des troupes rwandaises des zones congolaises.

Devant la presse, à l’issue de cet échange, Johan Borgstam dit avoir exprimé la position de l’UE au président du Sénat concernant ce conflit armé dans l’est du pays.  « L'UE est claire : il faut  que le Rwanda retire ses troupes dans l’est de la RDC et qu’il coupe tout soutien avec le M23. Il faut en même temps que le gouvernement congolais cesse de coopérer avec les FDLR », a déclaré Johan Borgstam.

Pour lui, l’UE a fortement soutenu le processus de Luanda.  « C’est extrêmement important que les leaders de tous les gouvernements dans la région restent engagés dans ce processus. Je crois que le peuple dans la région et surtout dans l’est de la RDC, qui a tant souffert et continue de souffrir mérite mieux et un engagement plus sincère de tous les chefs d’Etat », explique M. Borgstam.

Nommé représentant spécial de l’UE pour la région des grands lacs, Johan Borgstam est de retour à Kinshasa deux mois après sa première tournée dans la région au mois d’octobre dernier. Lors de ce premier passage, il n’a pas été reçu par Félix Tshisekedi alors que tout était prévu.

En réaction à ce rendez-vous manqué, M. Borgstam a indiqué que le plus important pour lui était le fait que les autorités congolaises aient manifesté leur volonté de le recevoir. « Si cela n’a été possible, ce n’est pas à moi de me plaindre ou poser des questions sur la gestion de l’agenda d’un chef de l’Etat et son cabinet », expliquait-il récemment à un groupe de journalistes d’Afrique francophone lors d’un échange à Bruxelles (Belgique).

S’agissant du processus de Luanda, la tripartite prévue dimanche 15 décembre entre les présidents Félix Tshisekedi (RDC), Paul Kagame (Rwanda) et João Lourenço (Angola) n’a pas eu lieu, en raison du refus de la délégation rwandaise d’y participer.  La réunion a été remplacée par des entretiens bilatéraux entre Félix Tshisekedi et João Lourenço, suivis d’une réunion élargie à leurs délégations respectives.

Auprès  la ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie Thérèse Kayikwamba Wagner, Johan Borgstam a fait part de la déception de l’UE sur cette tripartite avortée, a communiqué, lundi 16 décembre, la délégation de l’UE en RDC.

Le même lundi, devant les diplomates accrédités à Kinshasa, la ministre Kayikwamba Wagner  a une nouvelle fois accusé le Rwanda d'être à la base du " blocage" et "sabotage" du processus de Luanda. Face à cette situation, elle a réitéré la position de la RDC d’exiger des sanctions contre le Rwanda, tout en rappelant que chaque "hésitation" ou "silence" entache la crédibilité des institutions internationales.

Japhet Toko