Après 15 jours de violents affrontements, l'Armée congolaise a perdu le contrôle d’Alimbongo, dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu) au profit des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Cette localité est tombée aux alentours de 17 heures après d'intenses combats signalés toute la journée. Il s'agissait jusque-là d’un important verrou stratégique conservé par les FARDC depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 4 août dernier.
Situé sur un relief montagneux, à la limite entre les chefferies des Bamate et Batangi, Alimbongo est une importante localité de la chefferie des Bamate. Il habite un hôpital général de la région et un important marché qui ravitaille plusieurs villages voire la ville de Butembo en vivres, notamment les pommes de terre, le haricot, le poireau ainsi que le charbon de bois (Makala).
La localité est également située au carrefour de plusieurs axes, notamment l'axe Butembo-Goma ainsi que l'axe Alimbongo-Bingi (17 Km), à l'ouest de la route nationale, qui débouche jusqu'à Lubero-centre via Kasugho (une route accessible aujourd'hui seulement à pied) et Bunyatenge, Mbwavinywa, Miriki, Luofu et Kayna.
C'est à travers leur position d'Alimbongo que les FARDC ont réussi à déjouer plusieurs tentatives de débordement rebelle du côté de Hutwe, derrière la route nationale et ont osé repousser les rebelles de Luofu.
Avec la prise d'Alimbongo, certains militaires congolais restent maintenant bloqués sur l'axe Alimbongo-Luofu, via Bingi, Mbwavinywa et Miriki.
Alimbongo était également stratégique car, par cette cette localité, on peut facilement atteindre Walikale, via l'axe Bingi-Bunyatenge.
Claude Sengenya