RDC : Nuit de violences à Kavumu, des militaires incontrôlés accusés de pillages et extorsions

Photo ACTUALITE.CD.

La nuit de vendredi à samedi a été marquée par des violences dans plusieurs villages du territoire de Kabare, au Sud-Kivu. Des actes de pillages, vols et extorsions attribués à des militaires incontrôlés ont semé la panique à Kavumu, Miti, Murhesa et Kabamba, selon des témoignages concordants d’habitants et de la société civile locale.

« Des coups de feu ont retenti dans tous les sens. Les habitants ont été victimes de vols et d’actes d’intimidation perpétrés par des militaires indisciplinés », a déclaré Barthélémy Mwambusa, rapporteur de la société civile du territoire de Kabare. Des affrontements ont éclaté lorsque des soldats tentant de maîtriser leurs collègues ont fait usage de leurs armes, aggravant la confusion dans la région.

Face à cette situation, les ressortissants des villages affectés ont adressé un mémorandum au gouverneur de province, exigeant le retrait des militaires dans un délai de 48 heures. « Nous demandons au représentant du Chef de l'État de veiller à ce que ces militaires quittent nos villages dans les deux jours », stipule le document signé par les représentants des communautés de Katana, Kabamba, Miti et Murhesa.

En réaction, l'armée a reconnu des actes d’indiscipline au sein de ses rangs. Le porte-parole de la 3ᵉ zone de défense, le major Nestor Mavudisa, a annoncé l'ouverture prochaine d'un procès public pour juger les militaires impliqués. « Le commandement a appris avec consternation ces actes barbares commis par une unité en provenance des fronts. Des mesures ont été prises : la justice militaire, la police militaire et les services de renseignement ont déjà arrêté les auteurs, qui seront jugés publiquement », a-t-il précisé.

Ces incidents surviennent dans un contexte de tensions persistantes dans le Sud-Kivu, où la population dénonce régulièrement des abus de la part des forces de sécurité. La question a été abordée lors d’un conseil provincial restreint de sécurité, où des mesures ont été décidées pour restaurer l’ordre, notamment l’organisation d’une audience publique pour juger les responsables.

Justin Mwamba