Violences sexuelles liées au conflit dans l’Est de la RDC: le CEDAW publiera ses observations finales le 21 février

Photo/ Droits tiers
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Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) a examiné le 04 février le rapport exceptionnel de la République Démocratique du Congo (RDC) concernant les violences sexuelles liées au conflit dans l'est du pays, à la demande du Comité en décembre 2023. 

Présentée par la Ministre des droits humains, Chantal Chambu Mwavita, l’analyse a porté sur les graves abus perpétrés par les Forces de défense rwandaises et le groupe armé M23, responsables de violences massives dans les provinces du Sud-Kivu, Nord-Kivu et Ituri.


Mme. Chambu Mwavita a dénoncé l’implication directe du Rwanda dans ces crimes, soulignant les dangers croissants pour les femmes et filles dans ces zones. Des rapports des Nations Unies et d'ONG révèlent que des milliers de femmes ont été violées et mutilées, notamment dans des camps de déplacés et même dans leurs foyers. Bien que le gouvernement congolais mette en place des mesures de soutien aux victimes, l'intensification des attaques entrave leurs efforts.

La RDC demande au CEDAW un soutien immédiat pour les survivantes, notamment un accès aux soins et une condamnation des agresseurs. Elle a aussi plaidé pour des sanctions contre le Rwanda et la création d’un tribunal pénal international dédié à la RDC.

La Commissaire nationale en charge des droits des femmes et des enfants, Gisèle Kapinga Ntumba, a ajouté que l’occupation par le M23 et l’armée rwandaise entraîne des violations systématiques des droits humains, exacerbées par l’incapacité des structures sanitaires locales à faire face à l'afflux de victimes.
La délégation congolaise a mentionné les efforts pour réguler l’exploitation minière illégale, principale cause de la crise, et a confirmé que des enquêtes sont en cours sur les violences sexuelles commises par des membres des forces gouvernementales.
Le Comité adoptera ultérieurement, à huis clos, ses observations finales sur ce rapport de la République démocratique du Congo et les rendra publiques à l’issue de sa session, le 21 février.


Nancy Clémence Tshimueneka